Plus de 15 ans que l’histoire se répète. D’années en années, l’immeuble d’Afifa, situé dans les pentes de la Croix-Rousse à Lyon (Rhône), est régulièrement squatté par des jeunes du lycée professionnel Jacques de Flesselles.
« Ils cassent des choses pour se venger »
Entre les cours ou à la pause de midi, ils se réunissent dans le local poubelle de cette propriété privée pour fumer du shit, dealer, traîner. Ils investissent les couloirs, les escaliers et marquent leur territoire en dégradant des choses dès qu’un habitant a le malheur de leur faire une réflexion.
S’ils nous voient ou qu’on leur fait une remarque, ils cassent des choses pour se venger. Ils déchirent le courrier, ont déjà cassé des boîtes aux lettres. Il y a deux ans, ils ont brisé la vitre de la porte. Ils repartent et laissent tout leur bordel, ils crachent, ils urinent parfois même. Ce sont des nuisances insupportables.
À lire aussi
- Lyon. Un individu et son chien agressif font vivre l’enfer aux riverains : « un bruit de malade »
Une affichette en feu dans le hall
Il y a deux semaines, pour la première fois, ils ont même mis le feu à une affichette collée dans le hall de l’immeuble. Afifa est arrivée une heure après, ne pouvant que constater les dégâts sur le mur. Pour cette habitante, c’est la goutte d’eau.
« Ils ont franchi un cap. Ça devient dangereux pour nous et ça prend des proportions très inquiétantes. Je n’ose même pas imaginer s’ils avaient mis le feu à une poubelle. C’est une atteinte à nos personnes, tout simplement », se désespère-t-elle.
« Ils font la loi »
Impuissante, lassée de cette situation, Afifa a même déjà pensé à déménager, elle qui est pourtant propriétaire de son appartement. « Il y a une impunité absolue. Ils font ce qu’ils veulent, ils font la loi. On est totalement démunis », souffle la Lyonnaise.
Des plaintes ont déjà été déposées à plusieurs reprises au commissariat et la police municipale et la mairie du 1er arrondissement sont alertés. « Mais le problème, c’est que la police n’arrive jamais au bon moment, ou n’arrive jamais tout court. Si elle venait rien qu’une fois lorsque les jeunes sont là, je pense que ça pourrait régler les choses. »
À lire aussi
- Lyon. Ces habitants ont peur de sortir et vivent l’enfer : « du bordel jusqu’à 4 heures »
Du squat et du deal comme à Vaulx-en-Velin
Une situation qui fait sensiblement écho à celle des habitants de l’immeuble incendié de Vaulx-en-Velin. Après le drame du 16 décembre 2022, où 10 personnes ont perdu la vie dans un incendie, les voix se sont élevées pour dénoncer le squat et le deal qui étaient devenus monnaie courante au sein de cette habitation.
Une enquête est d’ailleurs toujours en cours pour déterminer les causes et les circonstances de l’incendie, qui s’est déclaré au rez-de-chaussée.
