Par Paul Le Meur Publié le L'Orne Combattante Voir mon actu Suivre
« La particularité du marché de Condé, c’est qu’il a un fort tropisme grâce à ses quatre poissonniers et ses nombreux commerces alimentaires donc le confinement a peu d’incidence sur la fréquentation. Même la mauvaise météo en a peu », détaille Pierre Angué, pépiniériste présent sur le marché de Condé-en-Normandie (Calvados) et membre de la commission marché.
Il est vrai que ce jeudi 8 avril, jour du premier marché hebdomadaire depuis l’annonce du confinement, les clients sont nombreux.
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Marie se rend régulièrement au marché, et pas question pour elle d’aller ailleurs :
Ici je trouve tout ce qu'il me faut, et en plus on est au plein air. C'est mieux que d'aller s'entasser dans un supermarché, en plus on soutient de petits commerçants.
Un peu moins de monde le matin

Cyril et Vanessa, marchands de fruits et légumes, ont quand même remarqué que quelques clientes habituelles n’étaient pas au rendez-vous aux alentours de 9 h :
Avec la restriction des kilomètres, on a quelques clients qui habitent à plus de 10 kilomètres qui ont peur de venir. J'ai des clientes habituelles que je n'ai pas vu ce matin.
Hormis lors du premier confinement, où le filtrage à l’entrée décourageait quelques clients, le couple de commerçants n’a pas remarqué d’incidence sur la fréquentation.
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Du côté de la maison Druaut, on remarque aussi que c’est un peu plus calme, « mais c’est toujours le cas dans la semaine qui suit Pâques. »
Des vêtements aux financiers

En face d’eux, Pierre, exposant au marché depuis 17 ans et qui vend habituellement des vêtements, est en train de déballer ses produits du jour. Ne pouvant proposer sa marchandise habituelle, il vendra aujourd’hui des financiers :
Au lieu de rester chez moi et profiter de l'argent de l'Etat, je préfère travailler. Je ne peux pas rien faire.
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Tout en espérant pouvoir proposer à nouveau des vêtements le 16 mai, il comprend tout de même qu’on lui demande d’arrêter son activité habituelle : « dès que le Gouvernement ferme les magasins de vêtements habituels, il est logique qu’on soit fermé aussi. »
Pas convaincu par les mesures

Installé à ses côtés, Pierre Angué lui est conscient de la chance qu’il a de pouvoir continuer son activité :
C'est une aubaine pour moi, mais je ne suis pas certains que l'absence de mes collègues aient une incidence sur la pandémie. Je ne suis pas hostile aux mesures sanitaires, il faut qu'elle soit appliquée, mais je ne suis pas convaincu.
Le pépiniériste a une pensée pour ses collègues, qui ne peuvent plus travailler. Il était d’ailleurs dans ce cas lors du premier confinement, avant d’avoir pu exposer de nouveau grâce aux plants comestibles qu’il met en vente.