
Début janvier 2023, Éric Girondeau, maire d’Authon-du-Perche (Eure-et-Loir), était invité à réagir au sujet d’un éventuel désert médical dans sa commune. Il s’est confié…
Un écosystème paramédical en place
« Parler de désert médical à Authon-du-Perche, c’est exagéré. On a encore une docteure généraliste. Il va falloir maintenant trouver un nouveau médecin. Celui-ci devra être prêt à travailler avec elle », lance l’élu.
En parallèle, la commune compte également trois infirmiers et un podologue. Sans oublier la permanence d’un chirurgien orthopédiste, l’orthophoniste ni le cabinet de kinésithérapeute où ils sont trois en ce moment.
Tout l’écosystème paramédical est en place.
Mais plusieurs problématiques
Malgré cela, plusieurs problématiques subsisteraient dans le Perche.
« Les habitants des communes environnantes viennent se faire soigner dans notre commune. » Il y aurait donc trop de demandes par rapport à l’offre proposée.
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Et l’élu d’ajouter : « Jusqu’à maintenant, les médecins palliaient ce désert médical. Mais à l’heure actuelle, les zones rurales en manquent indéniablement ».
Les difficultés ne s’arrêteraient pas là.
Il a manqué de courage politique face à ce système.
Un système défaillant ?
À ses yeux, celui-ci laisse le choix aux médecins généralistes de s’installer là où ils le souhaitent. Or, cela engendrerait « un problème de répartition territoriale. Alors que la médecine est financée par de l’argent public et grâce à nos impôts même si la prestation est libérale ».
Selon ce maire, le fait qu’il n’y ait pas le même nombre de médecins dans les zones rurales et urbaines est anormal voire injuste.
Les citoyens ne sont pas égaux face aux problèmes médicaux.
Un manque d’anticipation
Il déplore aussi l’incapacité des politiques. Ils n’auraient pas su gérer changement de tendance de la société.
« Les jeunes générations de libéraux n’ont pas toujours envie d’effectuer 60-70h par semaine. »
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L’occasion pour lui d’aborder également le numerus clausus. « À une époque, il y avait cette volonté de réduire le nombre d’entrées en médecine. En instaurant ceci, les politiques pensaient résoudre le problème lié au financement de la sécurité sociale. » Il n’en est rien.
Sans oublier de mentionner le vieillissement de la population et du personnel soignant. « Cela était prévisible depuis une trentaine d’années. »
Être encore plus attractif
Dans une telle situation, plusieurs solutions sont envisagées pour repousser le désert médical, car la proximité géographique avec Chartres, Le Mans et Paris ne suffit pas toujours.
« Dans notre commune de 1 500 habitants, on a instauré des infrastructures. La commune a tenté d’être plus attractive avec l’implantation de nouveaux locaux. »
Et le maire de lister les services dont les habitants disposent. « On compte un collège, une caserne de pompiers, un bureau de poste, un cabinet de kinésithérapeute, une orthophoniste, une pharmacie, une ambulance, une sophrologue, une hypnothérapeute… »
Divers travaux menés dans ce sens
En parallèle, la commune procède également à une programmation de centre bourg depuis trois ans ; l’objectif consiste à redynamiser économiquement Authon-du-Perche.
On a ainsi réaménagé une partie du centre-ville.
D’autres actions sont également menées pour améliorer le cadre de vie des Authonnais. « On a créé un site internet pour que chaque commerce ait sa vitrine électronique. » Concernant la vidéo, celle-ci devrait être diffusée très prochainement. « Il s’agit de mettre en avant les atouts de la commune », relève-t-il.
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En voulant instaurer un système où les médecins seraient salariés, il note également que la région Centre-Val du Loir fait tout pour tenter d’enrayer le manque de professionnels de santé.
Alors, cela sera-t-il suffisant pour rendre la commune plus attractive vis-à-vis personnel soignant ? L’avenir seul le dira !