
Le mois de janvier est le mois des créateurs au Centre culturel impérial de Montmitail aussi. Quatre artistes y présentent leurs œuvres. Chacun dans son domaine et chacun avec son talent unique. Guy Perchat sort de son imagination des créatures faites d’anciens outils pendant que Michel Thomassin fait revivre les vinyles avec les silhouettes des grandes stars. Et puis les visiteurs du Centre culturel impérial peuvent aussi découvrir, pour la première fois dans la capitale de la Brie champenoise, les œuvres de Pascal Laurent.
Alliant poésie et sourire, Pascal Laurent donne de la douceur au métal ce qui pourrait paraître paradoxal. Et pourtant, d’une plaque de métal vont surgir des petites bêtes des contes de fées. Chats et chiens se côtoient sous le regard des hiboux et hérons. Des plantes métalliques rendent la nature éternelle été comme hiver. C’est un véritable univers du rêve qu’apporte l’artiste avec ses œuvres. Il apporte cette touche de bonheur simple qui rend tout si joyeux par un simple regard.
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Un Briard de cœur
Pascal Laurent aime la Brie et son charme tout particulier et pour cause, il y aura passé toute sa vie. Né à Paris, très rapidement, il arrive à Meaux pour y vivre des années extraordinaires. Il connaît le quartier Pierre Collinet et il voit la construction du quartier Beauval.
À Meaux, il fait ses premiers pas et peut-être même ses premiers petits coups comme tous les gamins. Les cités étaient un grand terrain de jeu où pouvaient se reproduire des guerres des boutons, mais une version meldoise, plus dure et plus brutale.
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Aujourd’hui, l’artiste en sourit et en garde un merveilleux souvenir : « Nous avions une enfance et une adolescence heureuses. Nous avions du bonheur à tous les coins d’immeubles. Chaque jour était une aventure. »
Très tôt, Pascal Laurent va se prendre d’amour pour le dessin. Il va écouter attentivement son cœur et les infos, faire l’analyse de tout ce qu’il percevait pour le restituer à sa manière sur des supports.
Enfant des années 60, il est au cœur même des chamboulements sociétaux, culturels, humains. Le temps d’après-guerre prenait fin et tout devenait coloré. Les cheveux bien peignés laissaient place à des tignasses, cheveux longs que réprouvaient tous les parents évidemment.
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Les années 60 et 70, c’est aussi la révolution musicale. La jeunesse vibrait au son des musiques nouvelles. Il en était fini de Glenn Miller, Piaf et Sinatra. La guitare électrique résonnait dans tous les postes. C’est dans ce temps-là que grandit le jeune Pascal qui va connaître ses meilleures années.
Le petit gars cependant verra finir ces belles années d’insouciance avec le service militaire. On rentre alors dans le moule en même temps que dans l’uniforme. Mais il n’en sortira pas traumatisé.
Au retour cependant, il faut penser boulot comme tout le monde et c’est à la SNCF que le jeune homme trouvera sa voie. Il y passera d’ailleurs toute sa carrière passant d’un service à un autre au cours de cette carrière bien remplie. Il en garde un souvenir ému : « La SNCF service public était comme une deuxième famille. Tout cela a changé lors des privatisations partielles. Mais autrefois, c’était une famille unie et il n’est pas surprenant de voir des gens comme moi y passer toute une carrière. »
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La retraite permet de se consacrer à l’art
La carrière dans la SNCF n’a jamais éloigné Pascal de sa passion pour l’art. La retraite lui a permis d’y consacrer tout son temps. Passant un jour devant une maison, il y vit un chat en métal, sagement assis dans un jardinet. Ça a été le déclic. Il n’allait pas l’acheter, mais s’en faire un lui-même. Et le chat Laurent est né. Puis un autre, et encore un autre. Pascal Laurent est un amoureux des chats. Il les a en métal, mais aussi en chair et en poils.
Affinant toujours son art, il se laisse aller à tenter de nombreuses aventures avec le métal. D’autres créatures naîtront dans son atelier. Des plantes, des œuvres toutes aussi originales les unes que les autres.

Aujourd’hui, il n’est pas à arrêter sur cette lancée. Il crée toujours et encore et veut en faire profiter les Montmiraillais en venant exposer au Centre culturel impérial.