C’était une rencontre aux airs d’ultimatum. Alors que, à Paris se pose la question de continuer ou non les trottinettes électriques en libre-service, à Marseille, la mairie a réuni ce lundi les trois opérateurs de trottinettes électriques en vigueur dans la ville, avec un mot d’ordre clair : soit les opérateurs mettent en œuvre des solutions pour réduire les nuisances causées par ces engins au point de faire de l’été dernier un « enfer » selon Audrey Gatian, soit cette dernière, adjointe au maire en charge des mobilités, met purement et simplement fin à ce service, dont les conventions sont en vigueur jusqu’en octobre prochain.
Pour tenter de sauver leurs marchés, Bird, Lime et Voi ont proposé ce lundi de mieux réguler le stationnement des trottinettes électriques, en limitant le nombre d’engins par place de parking. « Sur chaque place, il y aura trois à quatre trottinettes par opérateur », rapporte Audrey Gatian lors d’une conférence de presse organisée à la sortie de cette réunion. Pour contrôler la mise en œuvre de cette mesure, les opérateurs promettent d’augmenter leurs effectifs dans une patrouille commune allant de deux équivalents temps plein auparavant à cinq la semaine désormais, et trois supplémentaires les week-ends.
« Nous avons 250 stations qui ont été marquées sur la chaussée et nous avons demandé à la métropole d’installer des arceaux de protection sur ces espaces qui sont parfois utilisées par les voitures pour se garer, affirme Audrey Gatian. Il restait par ailleurs une centaine de stations virtuelles sur les trottoirs et les opérateurs vont les supprimer. »
Un été 2022 « catastrophe »
En parallèle, « dans la semaine qui vienne », les opérateurs vont introduire un contrôle d’identité, fondé sur une photo d’une pièce d’identité et la reconnaissance faciale, afin de lutter contre l’usage de cartes bancaires frauduleuses.
De quoi donner un sursis aux opérateurs de trottinettes électriques, exhortés de faire leurs preuves « avant cet été ». « Notre objectif est de faire un point tous les mois, explique Audrey Gatian. Je crois qu’on a toutes et tous un peu en ligne de mire l’été. On a eu un été 2022 qui a été très compliqué, qui a engendré un ras-le-bol sur le sujet. Il faut toute une série de mesures pour aborder l’été tranquillement, et si on ne les a pas, on ne revivra pas l’été 2022 qu’on a vécu. Ça a été la catastrophe sur le littoral. »
Pour fonder sa décision, la ville va compiler les données des opérateurs de trottinettes électriques dans un logiciel, afin de mieux connaître les usages des utilisateurs, mais aussi d’avoir une cartographie des trottinettes stationnées, et un taux de trottinettes mal garées. Si les relations semblent aujourd’hui plus apaisées, l’épée de Damoclès pèse toujours au-dessus des têtes des opérateurs de trottinettes électriques. « La convention va jusqu’en octobre, rappelle Audrey Gatian. Mais elle pourrait être dénoncée avant si on n’a pas le service qui est rendu. »