Après Alès, Bessèges et Saint-Ambroix, l’Oeuvre de la Miséricorde prend pied à Massillargues, en créant un lieu de vie dans une maison isolée mais proche des infrastructures de transport, pour six jeunes, de 6 à 18 ans.

Pour certains, une famille d’accueil ou une maison d’enfants à caractère social (MECS), c’est bien trop compliqué. Certains jeunes, rappelle Aude Catté, éducatrice, « ont besoin d’un petit collectif ». Souvent, ils en viennent au lieu de vie après être passés par une MECS, puis dans les mains d’une assistante familiale. « Ils ont alors besoin de se stabiliser, de travailler la vie quotidienne. » Et s’offrir des repères pour la suite. « Ce n’est pas une famille, mais il y a l’esprit derrière », résume Aude Catté.
Le plus jeune a 6 ans, le plus âgé, 17 ans. « Nous sommes cinq permanents à les suivre, sur un roulement de 48 heures, et on travaille en binôme », explique Mario Palomeque, coordinateur du lieu de vie. Deux autres postes, de support éducatif, interviennent également. Le tout pour retrouver – entre sa chambre individuelle et les moments partagés en cuisine, à table, ou au salon – « un quotidien normalisé » et reprendre le cours d’une « vie normale », même si celle de ceux qui passent dans cette maison a déjà été victime de quelques agressions et cabossages.
Ce « schéma intermédiaire » entre une famille d’accueil et « un internat trop froid » intervient en fonction du besoin de l’enfant, pour l’accompagner vers l’autonomie. Ce qui demande un engagement important de la part de l’éducateur comme l’a rappelé le directeur de la Miséricorde, Christian Boschet, le contraignant à « un difficile ajustement entre la vie personnelle et la vie professionnelle et être capable d’accueillir le mal-être des enfants accueillis ».
François Desmeures