
Les fissures et les désordres sur sa structure sont devenus trop importants. Lundi 20 février 2023, la mairie de Meaux a pris la décision de faire évacuer et de fermer l’immeuble situé à l’angle de la rue du Général Leclerc et de la rue Tronchon.
Cet immeuble est sous surveillance depuis plusieurs mois. Mais cette fois, les fissures en façade et l’état du pied de l’immeuble font craindre le pire à la mairie. « Les signes visuels présents sur l’immeuble présentent un avancement rapide et inquiétant« , explique Jean-François Copé dans un courrier adressé aux riverains.
Le maire évoque « des désordres importants d’affaiblissement graves de la structure de l’immeuble ».
Lundi, l’immeuble a été fermé, et le salon de coiffure situé au rez-de-chaussée a été informé qu’il devait baisser le rideau pour une durée indéterminée. Samedi, la vitrine du magasin se serait d’ailleurs fissurée.
Déjà évacué une première fois en novembre
Ce n’est pas la première fois que ce bâtiment connait cette situation. Mardi 22 novembre 2022, la mairie avait pris un premier arrêté pour faire évacuer l’immeuble, évoquant » un péril particulièrement grave et imminent quant au risque d’effondrement d’une partie des structures de l’immeuble « .
Un expert, mandaté par le tribunal, s’était ensuite rendu sur place et avait déclaré que l’activité commerciale pouvait reprendre, mais les employés n’étaient pas sereins.
Deux mois après la réouverture du bâtiment, son état s’est dégradé encore plus. La mairie n’a pas voulu attendre le passage d’un nouvel expert. « J’ai demandé à mes équipes d’agir immédiatement pour mettre en sécurité l’immeuble, sans attendre l’accord des propriétaires », indique Jean-François Copé.
Depuis plusieurs semaines, nous les avertissons de faire le nécessaire
Des barrières ont été posées devant l’immeuble pour que les passants s’écartent et la rue Tronchon a été fermée, « le temps qu’une consolidation soit effectuée », nous explique la mairie.
Cette petite rue, très empruntée par les élèves de l’école du même nom et leurs parents, est donc interdite aux piétons. Il faut désormais remonter vers la cathédrale et faire le tour par la rue Rochard pour aller vers l’école ou rejoindre le restaurant L’Authentique qui n’est pas concerné par cette fermeture.
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Des étais comme ceux de l’Arbalète ?
Très inquiets par l’état de l’immeuble, et par sa rapide dégradation, les services de la mairie devraient faire intervenir très prochainement une entreprise pour consolider l’immeuble, « si les propriétaires ne le font pas ». Et comme pour l’îlot de l’Arbalète, situé quelques mètres plus bas, l’installation de contreforts reste à la charge des propriétaires.
La mairie réclame aux propriétaires de surveiller leurs sous-sols
Ce n’est pas le premier immeuble qui menace de s’effondrer dans le centre-ville de Meaux. En octobre 2020, c’est l’ensemble de l’ilot de l’Arbalète qui a connu le même sort, avec des locataires à reloger en urgence et des commerçants à installer ailleurs. Depuis, d’immenses contreforts rouges tiennent l’immeuble et l’empêchent de s’effondrer.
Pour la mairie, « ces désordres sont le plus souvent consécutifs à un défaut d’entretien ou de surveillance, occasionnant au fil des années une fragilisation des constructions ». De nombreux immeubles du centre-ville disposent de caves, mais combien de locataires ou de propriétaires y descendent encore ? Très peu, selon la mairie qui réclame régulièrement qu’une inspection soit menée.
Caves non ventilées, infiltrations lentes dues à des fuites non détectées sont autant de causes des détériorations constatées aujourd’hui sur plusieurs bâtiments. « L’état de certains immeubles pourrait menacer la sécurité des occupants, la sécurité publique et dans certains cas l’assise des bâtiments mitoyens », alerte la mairie.