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Moqué à ses débuts, le peintre Maurice Louvrier consacré par une expo à Rouen

Une des toiles de Louvrier présentée dans l'expo lui rendant hommage à Rouen. Celle-ci présente une rue de Blainville-Crevon.
Une des toiles de Louvrier présentée dans l’expo lui rendant hommage à Rouen. Celle-ci présente une rue de Blainville-Crevon. (©Galerie Bertran)

Pour son exposition d’hiver, Brumes et fantômes, la Galerie Bertran à Rouen (Seine-Maritime) rend hommage au peintre Maurice Louvrier (1878-1954) jusqu’au 25 février 2023, au travers ses peintures, dessins et aquarelles.

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« Figure incontournable de la peinture rouennaise, ce peintre insolite aux multiples facettes mérite tous les hommages », présente Antoine Bertran.

Né de père inconnu et abandonné par sa mère, Maurice Louvrier est recueilli et élevé par ses grands-parents après avoir effectué un court passage à l’assistance publique.

Amis de Francis Yard et de René Fauchois

« Garçon rêveur, son enfance insolite va marquer son imagination fertile et imprégner son travail de peintre pour le reste de sa vie. Aux côtés de son grand-père, cocher aux pompes funèbres de Rouen, il traverse la ville de l’aube au crépuscule », note le galeriste.

En entrant à l’École primaire supérieure professionnelle (actuel Lycée Corneille), il se lie d’amitié avec René Fauchois, écrivain qui publiera Boudu sauvé des eaux et Francis Yard, futur poète, avec lequel il écrit quelques compositions théâtrales où il s’essaie comme comédien.

La littérature aura un rôle important tout au long de sa vie. En 1900, Louvrier écrit la préface du recueil de poèmes Dehors de Francis Yard et en 1940 c’est Pierre Mac Orlan, auteur de Le quai des Brumes, qui écrit la préface de Brumes et Fantômes pour son ami Maurice Louvrier.

À 13 ans, Louvrier entre à l’École des Beaux-Arts de Rouen où il rejoint Marcel Couchaux. Ils suivent les cours de Philippe Zacharie. Il leur donne des bases solides en dessin et en peinture. Après plusieurs années de cet enseignement qu’ils jugent trop conventionnel, ils sont attirés par des peintures nouvelles. Leurs regards se tournent vers un courant pictural inédit qui est insufflé à Rouen par quelques peintres, dont Joseph Delattre.

Élève de Delattre

« Apologiste de ce mouvement issu de la peinture réaliste et impressionniste, il ouvre en 1896 l’Académie Libre de peinture en plein air. Âgé de 38 ans, le professeur, qui est déjà considéré comme un grand maître par ses pairs, crée une école dans un petit atelier de la rue des Charrettes à Rouen. Les sujets bibliques, mythologiques et historiques sont délaissés aux profits de scènes de la vie quotidienne, des portraits et des paysages. Et, jusqu’alors apprise en atelier, Delattre enseigne à ses jeunes élèves la peinture en extérieur. »

Les préceptes de Joseph Delattre vont fortement imprégner Maurice Louvrier. « Le professeur transmet à son élève sa vision infiniment subtile des teintes et son engouement pour peindre la Seine nimbée des brumes de l’aube. Comme lui, Louvrier développe une grande perception visuelle et transcrit avec peu de couleurs les imperceptibles variations atmosphériques ».

En parallèle, Louvrier se rend régulièrement à Blainville-Crevon (Seine-Maritime), dans la maison familiale du jeune peintre Eugène Tirvert. Là-bas se côtoient la sculpture, la musique, la littérature et la peinture avec la famille Duchamp, Ferdinand Berthelot, Marcel Couchaux, Robert-Antoine Pinchon, Pierre Dumont, Camille Cé, René Fauchois, Jean Gaumont, Celli et Francis Yard.

Bref moment parisien

Vers 1900, Louvrier s’installe à Paris. Après avoir passé deux années à peindre dans la capitale, le calme de la province lui manque. Il rentre à Rouen, devient l’ami de Pierre Mac Orlan et se fait embaucher comme comédien au Théâtre français. Il écrit également une pièce Permission refusée, jouée en 1904 au Théâtre des Arts, puis deux autres avec la collaboration de Francis Yard.

En 1906, il rejoint la Société des artistes rouennais, formé par Marcel Delaunay. En 1907, il adhère à un groupe que vient de constituer Pierre Dumont : les « XXX », qui comprend un grand nombre d’artistes précurseurs. Avec l’aide de Delattre, Dumont élargit cet ensemble pour former la Société normande de peinture regroupant plus de 70 artistes

« Hormis quelques défenseurs, les expositions de la Société Normande de Peinture Moderne sont très mal perçues par le public, elles reçoivent des critiques cruelles des rires et des injures. La modernité des œuvres est prise pour de la maladresse, un manque de sérieux, voire de la provocation. En réaction, certains visiteurs iront jusqu’à cracher sur les œuvres. »

Cette incompréhension fera progressivement place à une admiration. Louvrier peindra jusqu’à sa mort.

Infos pratiques :
Galerie Bertran, au 108 rue Molière, Rouen. Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30. Visite virtuelle : ici.
Entrée libre

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