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Morbihan : les religieuses lancent une réflexion sur l’avenir de Kermaria

De gauche à droite : Soeur Colette Gélinas, conseillère génrale, Soeur Anne Thirion provinciale, Soeur Patricia Guillet, supérieure générale.
De gauche à droite : Sœur Colette Gélinas, conseillère générale, Soeur Anne Thirion provinciale, Sœur Patricia Guillet, supérieure générale devant la chapelle Saint-Joseph. ©Céline RAVAUDET

« Nous sommes à un tournant, admet Sœur Anne Thirion. Ce n’est pas une inquiétude, mais plutôt une préoccupation pour assurer la pérennité du lieu. » Ce mardi 24 janvier 2023, la Provinciale (1) a reçu différents partenaires pour un forum consacré à l’avenir de Kermaria, la Maison-mère de la congrégation des Filles de Jésus.

Assistées par un cabinet spécialisé, les religieuses initient cette réflexion qui découle d’une évidence : elles sont de moins en moins nombreuses (140 actuellement ici) et la moyenne d’âge est de 85 ans. « Petit à petit nous aurons des décès, le groupe va diminuer, des espaces vont donc se libérer », résume-t-elle.

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Un patrimoine conséquent

Le site de 10 hectares compte de nombreux bâtiments, et des jardins, le tout remarquablement entretenu par les Sœurs, « sur nos fonds propres, même si nous ne pourrons pas poursuivre ainsi indéfiniment… »

Outre la Maison-mère, Saint-Joseph, et les communautés où vivent une centaine de sœurs aînées, Kermaria comprend aussi un Ehpad (établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes) de 90 lits (dont une trentaine occupés par des religieuses âgées).

On y trouve aussi un centre d’accueil de jour pour des Sœurs et personnes âgées des environs, désorientées ou isolées, un accueil de restauration 2 jours par semaine pour des repas et l’animation pour quelques personnes des environs qui souffrent d’isolement social, une maison des jeunes qui accueille des groupes de six-sept migrants (en lien avec la sauvegarde de l’enfance), les archives de la congrégation, la grande chapelle de Saint-Joseph et trois cimetières.

« Que l’esprit reste bien présent »

Deux siècles et demi après la fondation de la congrégation, le carrefour est stratégique « entre un passé qui nous tient à cœur et le souci de faire en sorte que celui-ci inspire l’avenir des lieux. » 

L’idée n’est pas de se précipiter.

Ce n’est pas demain la veille. Mais nous souhaitons que le charisme continue, que l’esprit reste bien présent même lorsqu’il y aura peu ou plus de Filles de Jésus.

Soeur Anne Thirion, provinciale

Pour cela, elles aimeraient voir émerger des projets qui occuperaient certains espaces, comme ceux qui ont déjà pu voir le jour ces dernières années. La maison des jeunes en est un, « c’est un projet où les Sœurs sont elles-mêmes impliquées puisqu’elles donnent des cours de français aux jeunes. » Et cela répond à un besoin sur le territoire.

Quels autres projets, à ce stade, elles l’ignorent. « Cela peut être un, deux, trois projets… Nous prendrons le temps du discernement pour approfondir avec les partenaires. Dans quel délai, nous ne savons pas trop », avoue la religieuse.

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Veiller à la pérennité des projets

Leur souhait, c’est que ces projets fassent sens avec l’esprit des Filles de Jésus.

D’abord, j’aimerais que nous gardions l’unité du village, puisque Kermaria, c’est le village de Marie, développe la Provinciale. Que les projets ne soient pas disparates, qu’il y ait un esprit commun, perceptible, répondant à divers besoins : sociaux, médicaux. Mais aussi à un autre besoin : celui de la recherche de sens, du spirituel. En somme que la mission qui a été la nôtre continue avec d’autres.

Soeur Anne Thirion, provinciale

Attachées à la proximité avec le territoire, les Sœurs veilleront à répondre à des besoins locaux, d’où ce forum pour écouter les besoins.

Car aujourd’hui encore, elles ont gardé du lien dans les quartiers, les associations, par des actions de bénévolat, et en proximité, « souvent auprès les personnes défavorisées. Nous ne sommes pas liées à une structure, une époque. L’humanité de Jésus est de tous les temps. Elle s’est adaptée à toutes les réalités de notre humanité. » 

A l’aube de cette démarche, Sœur Anne Thirion convient qu’elles se trouvent face à des inconnues « qui peuvent effrayer. En même temps le processus de discernement est là pour faciliter la réflexion, anticiper, bien penser et veiller à la pérennité des projets. » La réflexion est lancée.

1 : Supérieure placée à la tête d’une province religieuse. Pour Sœur Anne Thirion, il s’agit de la France qui compte 40 communautés et 300 Sœurs (dont la moitié à Kermaria). Les Filles de Jésus comptent d’autres provinces à l’étranger. La congrégation est présente dans 12 pays.

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