Les deux policiers municipaux jugés ce vendredi à Toulon pour « abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne » ont décidé de faire appel de leur condamnation à douze et dix-huit mois de prison avec sursis, a-t-on appris ce lundi auprès Me Bertrand Pin, l’un des avocats de la défense.
Le tribunal correctionnel de Toulon a considéré que les deux policiers avaient « complètement manqué d’anticipation [et auraient] dû agir » lorsqu‘ils avaient été témoins, le 2 octobre 2019, de l’altercation qui s’est soldée par le décès de Rémy Poli, 51 ans.
Une dispute avait éclaté dans la supérette Carrefour City, dans le quartier du Mourillon, entre la victime et un employé de l’établissement, en présence des deux policiers qui effectuaient des achats.
Un nouveau procès à Aix
Le salarié (1) avait suivi le client à l’extérieur du magasin où il lui a porté un coup. Rémy Poli a chuté au sol et est décédé des suites d’une blessure à la tête, le 9 octobre 2019. L’auteur du coup mortel sera jugé prochainement devant une juridiction criminelle.
Selon leurs déclarations, les policiers n’ont pas perçu que la dispute était sur le point de virer au drame, « dans un laps de temps de quelques secondes« , après que le client a quitté la supérette. « Pour caractériser un défaut d’anticipation, il faut démontrer que les policiers municipaux auraient eu conscience du danger« , insiste Me Bertrand Pin selon lequel cette preuve n’a pas été rapportée.
La question sera de nouveau débattue devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
1. Présenté à l’audience du tribunal comme « le gérant » de la supérette, cet ancien employé n’avait pas ce niveau de responsabilité, tient à démentir la direction de Carrefour City.