
Un féminicide a t-il été maquillé en suicide, à Montpellier ? Un retraité a été mis en examen, jeudi, pour homicide volontaire (meurtre) aggravé sur conjoint, par un juge d’instruction et placé en détention préventive, selon une source proche de l’enquête.
Ce Montpelliérain âgé de 67 ans qui réside dans le quartier de La Croix d’Argent, à proximité du Grand M., a été déféré au tribunal judiciaire après 48h de garde à vue au commissariat central. Il a été écroué au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone. Il nie farouchement cette accusation présumée.
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Les faits remontent à mercredi 25 janvier dans l’appartement du couple, entre La Croix d’Argent et Ovalie : l’épouse aurait été retrouvée pendue à un crochet fixé au mur de la chambre. Cette infirmière âgée de 47 ans, très grièvement blessée, décèdera quatre jours après au CHU, sans avoir pu être entendue. Le mari raconte qu’il s’est absenté un petit moment comme d’habitude pour promener son chien et qu’à son retour, il a trouvé cette terrible scène, expliquant avoir aussitôt décroché le corps, prévenu les services de secours et avoir prodigué un massage cardiaque jusqu’à leur arrivée.
L’amant au commissariat
Interrogé sur les raisons de ce geste volontaire, le septuagénaire décrit sa femme comme psychologiquement fragile depuis de nombreux mois, une version qui n’est pas corroborée par des proches et des voisins. Alors que les policiers doutent, l’affaire rebondit, quand un Montpelliérain se présente spontanément au commissariat, en démentant d’abord que la quadragénaire était dépressive, révélant ensuite qu’il était son amant depuis plusieurs mois.
Strangulation
Nouveau coup de théâtre : l’autopsie met en évidence des traces autour du cou incompatibles avec une pendaison au crochet, mais commises par une strangulation manuelle ayant entraîné une asphyxie… Des examens biologiques et scientifiques complémentaires sont en cours, ainsi que d’autres expertises techniques, notamment pour déterminer si la quadragénaire a bel et bien été pendue au mur de la chambre conjugale.
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Mardi, le mari a été convoqué à l’hôtel de police, placé en garde à vue, avec une perquisition du logement dans la foulée, avant d’être déféré jeudi pour une mise en examen. Il a notamment expliqué aux enquêteurs n’avoir jamais su que son épouse entretenait une liaison extra-conjugale, ce que les investigations démentiraient : en effet, le septuagénaire aurait envoyé un texto à l’amant pour l’informer que sa femme était hospitalisé après une tentative de suicide…
Pour l’heure, l’instruction commence à peine et le mystère perdure sur ce qui s’est réellement déroulé dans ce huis clos.