Avant de « mettre à l’arrêt » la France le 7 mars, les syndicats organisent jeudi leur cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour maintenir une pression sur les députés dont les débats à l’Assemblée pourraient faire l’impasse sur le report de l’âge légal d’ici vendredi minuit. En pleine période de vacances scolaires, à l’exception de l’Ile-de-France et de l’Occitanie, la participation aux grèves s’annonce en nette baisse.
Les perturbations s’annoncent limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 en circulation et un trafic normal dans le métro parisien. Néanmoins, 30 % des vols à Paris-Orly seront annulés. Et dans l’énergie, la centrale hydroélectrique de Grand’Maison (Isère), la plus puissante de France, était en grève dès mercredi.
Après un samedi qui a mobilisé 963.000 manifestants selon les autorités, l’affluence devrait être moindre. La police dit attendre entre 450 et 650.000 personnes dans la rue, dont 40 à 70.000 à Paris.
« Vieillir en bonne santé »
Le défilé parisien est prévu de la place de la Bastille à la place d’Italie. Mais, une fois n’est pas coutume, le numéro un des huit principaux syndicats manifestera à Albi, symbole de cette France des villes moyennes très mobilisée contre la réforme. « Nous souhaitons braquer le projecteur sur l’un des traits marquants de ce mouvement social. Il y a une France du travail qui veut affirmer qu’elle existe, qu’il n’y a pas que les métropoles », souligne Laurent Berger dans le magazine de la CFDT. Dans cette ville de 50.000 habitants, 6.000 personnes ont manifesté samedi.
Forts de l’opposition constante d’environ sept Français sur dix à la réforme selon les sondages – et d’une pétition qui a franchi le cap symbolique d’un million de signatures –, les syndicats entendent « maintenir la pression sur les députés », selon le N.1 de la CGT, Philippe Martinez.
Faute de réussir à infléchir l’exécutif, l’intersyndicale a adressé un courrier aux parlementaires, hormis ceux du RN, pour leur demander de rejeter la réforme « et plus particulièrement son article 7 », qui porte le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.