Nucléaire. Un exercice de plusieurs heures autour de la centrale EDF de Flamanville

La Presse de la Manche

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Mardi, peu avant 9 heures, sur l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville, une brèche est constatée avec une fuite contenue dans le bâtiment réacteur. Un blessé contaminé doit être évacué.

À la centrale, le plan d’urgence interne (PUI) est déclenché et cent dix agents d’EDF qui constituent les équipes d’astreinte sont mobilisés. « La pression, dans le circuit primaire, est de 155 bars avec une température de 300 degrés », explique le directeur délégué Guillaume Gibaud. « Il faut absolument le refroidir pour éviter que le circuit monte trop en pression. Si tel était le cas, l’enceinte du bâtiment réacteur serait exposée », ajoute-t-il.

« Relâchement gazeux contrôlé »

Des rampes d’aspersion sont mises en œuvre. Et si le réacteur est mis en arrêt d’urgence, il faut aussi garantir le refroidissement du combustible. « On utilise pour cela le système d’injection d’urgence, avec une eau très fortement borée », précise Guillaume Gibaud.

Prévenue de l’incident, la préfecture ouvre son centre opérationnel départemental, sans déclencher encore le plan particulier d’intervention (PPI) qui impliquerait les populations. Pour le moment, la fuite est contenue dans le bâtiment réacteur et du côté du préfet, la situation reste « stable ».

Mais elle va rapidement évoluer. Dans le circuit primaire du réacteur, la pression est montée au point que les équipes d’EDF sont contraintes à « un relâchement gazeux contrôlé ». Concrètement, des gaz radioactifs sont rejetés dans l’atmosphère pour faire baisser la pression.

À 12 h 20, le préfet décide « à titre préventif », de déclencher le plan particulier d’intervention, limité à un rayon de 2 kilomètres autour de la centrale. Les prévisions de vent ne nécessitent pas la mise à l’abri de la population, précise la préfecture. Orientés est-ouest, ils repoussent le nuage radioactif vers la mer… et les îles anglo-normandes.

Dans son communiqué, la préfecture indique que la prise de comprimés d’iode n’est pas utile à ce stade, pas plus que la mise à l’abri et l’évacuation des populations.

Il n’empêche, des véhicules de la mairie de Flamanville sont équipés de haut-parleurs, d’autres surmontés de capteurs sillonnent les abords de la centrale, un poste de commandement avancé est installé dans la salle des fêtes de Teurthéville-Hague. Des pompiers, mais aussi des spécialistes de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, y préparent leur matériel.

Spécialistes de la radioprotection

« Il y a sur l’ensemble du territoire, en particulier autour des sites nucléaires, des balises reliées au réseau Téléray. Nous pouvons modéliser des rejets atmosphériques, mais il faut les confirmer sur place. En cas d’alerte, nous complétons donc ce maillage de manière plus précise », explique l’IRSN.

Des techniciens d’Orano et de la marine nationale sont aussi venus renforcer ces moyens. À côté de la salle des fêtes, un portique de détection de contamination externe des pompiers permet par exemple de contrôler ceux qui sont allés effectuer ces mesures. Un véhicule de l’IRSN, avec des équipements permettant de détecter une contamination interne, au niveau de la thyroïde et des poumons, complète le dispositif de surveillance.

S’il fallait évacuer la population, des points de contrôle avec ces équipements seraient installés sur les routes, vers Barneville et Carentan, pour éviter toute dissémination d’une éventuelle contamination. Mais il ne s’agissait hier que d’un exercice.

« Plus aucun rejet gazeux n’est observé près de la centrale nucléaire. Les rejets sont restés orientés vers la mer. Il n’y a pas de répercussion sur la population, aucune protection n’est à prendre », a indiqué, pour conclure, la préfecture dans un communiqué en milieu d’après-midi.

Par ailleurs118 établissements scolaires ont été sollicités pour participer à cet exercice de confinement.

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