
La Ville de Pamiers (Ariège) se métamorphose. Plus d’une cinquantaine de logements, dans le quartier La Gloriette, sont en cours de destruction.
« Une première tranche de démolition de 22 logements avait déjà été réalisée en 2020 », rappelle Jean-Michel Rivere, chef du service Développement et travaux à l’OPH (Office Public de l’Habitat) de l’Ariège. « Il s’agissait de logements individuels et de petits collectifs ».
Une barre d’immeuble est rasée
Une barre d’immeuble de 57 logements, qui date du début des années 1970, est cette fois concernée.

Contacté par Actu.fr, Jean-Michel Rivere raconte : « Les travaux de curage des logements ont eu lieu dans un premier temps, avec le démontage des menuiseries, des sanitaires, des réseaux électriques,… Nous avons ensuite procédé au désamiantage. La maçonnerie est actuellement en cours de destruction. Les gravats seront concassés et réutilisés pour d’autres chantiers. »

Le foncier va être ensuite « rétrocédé » à la commune de Pamiers pour en faire « des espaces verts et un city park », indique la municipalité à Actu.fr. Il est aussi prévu un emplacement pour « un service public ».
Un pan de l’histoire de la ville
Avec cette destruction, un pan de l’histoire de la ville s’effondre. À l’époque, ces habitats collectifs étaient considérés comme modernes. « Il y avait du chauffage individuel, une salle de bain et des toilettes dans chaque appartement », souligne Jean-Michel Rivere. « Les occupants ont été relogés lors d’une campagne lancée il y a trois ans ».

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’une convention de renouvellement urbain. « Il y a un plan de rénovation globale à Pamiers », confirme la Ville. « Celui-ci est provoqué par la force des choses, pourrait-on dire. Le centre-ville était en train de se vider de sa population, avec des appartements vétustes et insalubres, à l’image de l’îlot Sainte-Claire. Des maisons individuelles seront construites en lieu et place. »
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Entre les rues d’Emparis et Gabriel-Péri, des maisons – parfois abandonnées – sont rasées. Quelque 8,5 millions d’euros – dont 2 millions d’euros issus du Fonds friche mis en place par l’État – sont dépensés dans le cadre de ce programme de déconstruction. « C’est le plus gros chantier de rénovation urbaine d’Occitanie subventionné par l’État », poursuit la Ville.
D’autres chantiers
La démolition de l’îlot Sainte-Claire a commencé cet été. Au total, 35 bâtiments et une école maternelle sont concernés.

Non loin de là, le groupe Eiffage va investir 20 millions d’euros pour transformer l’ancien hôpital de la ville en résidence pour les seniors comprenant environ 110 appartements. Le bâtiment en U sera conservé.
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Ces travaux de réhabilitation s’accompagnent aussi de nouveaux chantiers de voirie. La route départementale 624 « qui traverse Pamiers du nord au sud » est « en cours de réfection », détaille la Ville. Par ailleurs, les travaux sur l’avenue du 9ème RCP, qui permet d’entrer et de sortir de Pamiers, « vont commencer dans les prochains jours » avec la création d’une voie pour les « mobilités douces ». Les travaux devraient durer pendant un an.
Parmi les autres chantiers « structurants » pour la collectivité locale, figure la réhabilitation de quatre places centrales – dont celle de la République – « dans le courant de l’année ».
Un pari sur l’avenir
Situé à une soixantaine de kilomètres au sud de Toulouse, Pamiers fait un pari sur l’avenir. Du fait de la loi Climat et résilience qui fixe un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) en 2050, le « modèle pavillonnaire » dans les petits villages périphériques est remis en question, estime Frédérique Thiennot, maire de Pamiers. L’élue veut croire à un retour de la « centralisation des activités humaines vers le cœur de ville », tout en restant dans une « ambiance à la campagne. » Utopique ou visionnaire ? L’avenir le dira.