Par SudOuest.fr avec AFP
Cet attentat présumé est survenu lundi 30 janvier dans le quartier général de la police de Peshawar, au nord-ouest du pays
Au moins 47 personnes ont été tuées et environ 150 blessées, pour l’essentiel des policiers, dans un attentat présumé survenu lundi 30 janvier dans une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan. L’explosion s’est produite à l’heure de la prière dans ce lieu extrêmement sensible de la ville, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan. Elle a poussé le gouvernement à placer l’ensemble du pays sous haute alerte.
Une opération de secours a immédiatement été lancée pour dégager les personnes prises au piège des décombres, le toit et un mur de l’édifice s’étant affaissés sous le souffle de l’explosion. « Beaucoup de policiers sont ensevelis sous les débris », a déclaré le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan, selon lequel 300 à 400 personnes sont habituellement présentes à l’intérieur de cette mosquée à l’heure de la prière. Le bilan devrait donc encore s’alourdir.
Selon la police, l’explosion est survenue au deuxième rang des fidèles assemblés pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour examiner la possibilité qu’elle ait été causée par un attentat suicide.
« Les gens hurlaient »
Shahid Ali, un policier de 47 ans qui a survécu à l’explosion, a expliqué que la détonation est survenue quelques secondes après que l’imam eut commencé la prière. « J’ai vu une fumée noire s’élever dans le ciel. J’ai couru dehors pour sauver ma vie », a-t-il raconté. « Les cris des gens résonnent encore dans ma tête. Ils hurlaient en demandant de l’aide. »
Selon la police, le kamikaze était un ressortissant afghan installé au Pakistan avec sa famille depuis plusieurs années, qui avait préparé l’attentat en Afghanistan.
Cet incident a eu lieu le jour même où le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed Al Nahyan, devait effectuer une visite officielle à Islamabad, annulée au dernier moment lundi, officiellement en raison de la météo pluvieuse. Le Pakistan doit aussi recevoir mardi la visite d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI), pour tenter de négocier le déblocage d’une aide financière vitale pour son économie à l’agonie.
La capitale et le reste du pays, notamment à la frontière avec l’Afghanistan, ont été placés sous alerte sécurité encore accrue. « Les terroristes veulent créer la panique en ciblant ceux qui remplissent leur devoir consistant à défendre le Pakistan », a déclaré le Premier ministre, Shehbaz Sharif.
Attaques ciblées
Peshawar a été ravagée par des attentats quasi-quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s’y était grandement améliorée ces dernières années. Ces derniers mois, la ville a connu des attaques ciblées visant d’abord les forces de sécurité. Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité. Les attentats ont repris, menés par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), l’EI-K ou des groupes séparatistes baloutches.