Henri Luro et un ami profitent des beautés de Safaga, sur les bords de la mer Rouge. Le 17 janvier, après une semaine de lecture et de plongée en apnée, le Biarrot de 77 ans voit ses chevilles enfler. « Ce n’est pas douloureux, mais ça m’inquiète. En fin d’après-midi, je décide d’aller voir un médecin. » L’hôtel propose les services d’un professionnel. « Il me regarde quelques secondes. Selon lui, ce n’est pas grave, mais il préférerait m’envoyer dans un hôpital d’Hurghada pour s’en assurer. » Henri Luro n’y voit pas d’inconvénient. « Il prend en photo mon billet d’avion, ma carte bancaire et mon passeport. Ça m’étonne un peu. »
Médecins silencieux
Tout est prévu. Un taxi vient les chercher, son ami et lui, pour les conduire à 70 kilomètres de là. « Je marche sans problème, mais un fauteuil roulant m’attend. Une dame en blouse me dit immédiatement qu’ils vont me garder vingt-quatre heures en observation. Comme ça. Sans consultation. » Henri Luro tente de joindre l’assurance voyage de sa carte bancaire. Le réseau ne passe pas. Il faut plusieurs essais pour parvenir à contacter la France et obtenir l’ouverture d’un dossier. Le point de départ d’une course aux examens.
« Je me retrouve nu, sur un lit. On m’emmène faire une échographie cardiaque, puis une seconde, un électrocardiogramme et une prise de sang. Est-ce que j’ai vu des médecins ? Je n’en sais rien. » Manifestement, tout le monde parle anglais, mais personne ne s’adresse au retraité ni ne répond à ses questions. « J’ai commencé à m’inquiéter. » Vers une heure du matin, cinq heures après son arrivée, Henri Luro rencontre enfin un docteur. « Il me dit qu’il n’y a rien de grave. Je peux partir. Il me prescrit un diurétique. »
En promotion
Vient la note. Le Biarrot déchante. « 4 608,13 euros, avec une remise immédiate de 30 %. Une affaire. » On lui fait comprendre que son assurance est injoignable et qu’il ne pourra pas partir sans régler 3 225,69 euros. Notamment 2 000 euros pour les analyses en laboratoire, 550 pour la prise en charge en soins intensifs, 130 pour la « surveillance médicale » et 200 pour la visite du médecin du service. Même l’aller-retour en taxi est facturé 150 euros. « Un trajet équivalent depuis l’aéroport nous avait coûté 26 euros. »
Le lendemain, Henri Luro est recontacté par un médecin français mandaté par l’assurance. « Il m’a dit que je n’étais pas le premier à me faire avoir en Égypte. » Une autre surprise l’attend. De retour, il transmet une déclaration de soins à la Sécu. « On m’a dit qu’elle ne pourrait pas être traitée avant des mois. Mon assurance attend que le dossier soit classé pour procéder au remboursement. » Les ennuis ne sont pas terminés.