Jacobus de Groot arrive d’Espagne par le col de Lizuniaga. Un double-fond aménagé dans les parois du véhicule dissimule 27 paquets thermosoudés. 28,465 kg d’herbe de cannabis au total.
Officiellement, le quadragénaire était chargé de remonter des meubles de machine à laver et des meubles de jardin de Malaga jusqu’aux Pays-Bas contre 2 000 euros. « Je n’étais pas du tout au courant pour la drogue, sinon je n’aurais jamais accepté. » Il n’était pas présent au moment du chargement.
Son casier ne plaide pas en faveur de sa bonne foi. Deux ans de prison ferme en 2018, déjà à Bayonne, pour avoir convoyé de la drogue, déjà du cannabis. La présidente Florence Bouvier, « devant des faits parlants et un prévenu peu crédible », est à court de questions.
La force de l’expérience
Le Hollandais a bénéficié d’une libération conditionnelle et expulsé sur-le-champ, en 2019. « Il a gagné en expérience, a monté les échelons du trafic, croit Amandine Boyer, substitut du procureur. Deux ans plus tard, on le retrouve avec davantage de stupéfiants, dans des caches aménagées. La prochaine fois, c’est quoi ? Sur le toit ? » Le Ministère public requiert quatre ans de prison ferme. Le double de la dernière fois.
Pour la défense, Me Emmanuel Zapirain vient de calculer le coût d’un trajet Pays-Bas – Malaga. « Environ 700 euros. Pour transporter de la drogue, il aurait peut-être demandé plus que 2 000 euros », estime-t-il. L’avocat appelle à « vaincre la coïncidence, la précédente condamnation, et l’évidence, la drogue dans le véhicule ». Il plaide la relaxe, estimant que son client n’était pas au courant et n’a pas décelé l’odeur.
Il est condamné à quatre ans de prison, une interdiction de séjour de cinq ans et 49 000 euros d’amende. La valeur de la drogue.