
« Depuis plusieurs années, nous attendons que les services de l’État bougent mais cela ne bouge pas ! », déplore Thierry Hélie, président du Comité régional de la conchyliculture Normandie mer du Nord (CRC) dans un tweet datant du 28 janvier 2023. « Les prédations par les araignées de mer sont en avance de plusieurs mois… Et on nous parle de deux ans pour écrire quatre lignes dans les schémas de structure… »
Une invasion annuelle depuis 2016
Les mytiliculteurs subissent les prédations dévastatrices des araignées de mer depuis 2016.
Ces crabes profitent d’une sous-prédation et du réchauffement climatique pour proliférer et dévaster des parcs de moules de bouchot, avec trois mois d’avance cette année.
Déjà en 2022, la profession était allée jusqu’à manifester devant la préfecture de la Manche, à Saint-Lô, pour réclamer des mesures concrètes et efficaces.
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Pouvoir se défendre
« On demande une modification de notre schéma de structures, un principe général pour qu’on puisse se défendre contre les prédateurs sur nos élevages de coquillages en mer, pour avoir le droit de nous protéger contre les parasites et les compétiteurs », rappelle Thierry Hélie.
Là où il y a urgence, les mytiliculteurs se heurtent à la lenteur administrative : « Il ne doit pas y avoir de numéro CERFA qui existe pour ça! »
Je constate que souvent les Bretons ont des arrêtés et des délibérations de CRC qui sont acceptés, là où les mêmes nous sont refusés. On vit au gré des délibérations qui nous ont été refusées. La Normandie est vraiment boycottés par les instances nationales.
Le ministère interpelé
Thierry Hélie a interpellé les parlementaires, les appelant à intervenir sur ce dossier.
« Ça fait un moment qu’on en parle », confirme le député Stéphane Travert. « Avec Bertrand Sorre et Bertrand Bouyx (N.D.L.R députés de la Manche et du Calvados), on vient à nouveau de saisir Hervé Berville (N.D.L.R. secrétaire d’Etat chargé de la mer), on attend un retour et on va être très insistants auprès du ministère. On a besoin de réponses claires. La Bretagne a des facilités plus larges, oui, que la Normandie et la Manche en particulier. On voit bien ces différences marquées, y compris sur d’autres sujets. »
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Le sénateur Philippe Bas est intervenu lui aussi à plusieurs occasions depuis l’été 2022, écrivant au secrétaire d’Etat à la mer et au ministère, notamment pour demander à être tenu au courant, par le préfet de la Manche, des résultats des premières expérimentations qui devaient être menées pour avoir recours à de nouvelles mesures de lutte contre les prédations.