
L’opération a été montée en urgence. Lundi 30 janvier 2023, à l’heure de la sortie des enfants, des parents d’élèves ont occupé durant plusieurs heures les écoles Jean-de-la-Fontaine et Jacques-Prévert de Plaisir (Yvelines).
Neuf grands groupes scolaires à horizon 2026
Avec cette action symbolique, ces manifestants entendaient protester contre le projet de la Ville de créer neuf grands groupes scolaires, de supprimer plusieurs postes de directeurs d’école et de fermer cinq écoles de la commune : les écoles maternelles le Petit Bontemps, Marc-Laurent, Alphonse-Daudet et Louise-Michel, ainsi que l’élémentaire Gérard-Philipe. Le tout à l’horizon 2026.
Les parents craignent des classes surchargées
Présenté le 23 janvier 2023 aux différents représentants de parents d’élèves, ce vaste projet de refonte de la carte scolaire ne passe pas du tout au sein de l’école élémentaire Marcel-Jeantet et de l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine. La fermeture du Petit Bontemps en 2024 entraînerait la création d’une cinquième classe de maternelle au sein du nouveau groupe scolaire Marcel-Jeantet. Les parents craignent des classes surchargées.
« On va passer de 10 à 15 classes avec un taux d’occupation de 100 %. Les effectifs vont monter à 28-29 élèves en élémentaire. L’accompagnement des enfants ne sera plus le même, surtout en maternelle. Il y a déjà pas mal de difficultés. On va leur en rajouter une couche »
400 élèves pour 16 classes à l’école Prévert
A l’école Jacques-Prévert, les inquiétudes sont sensiblement les mêmes. Avec la fermeture de l’école Gérard-Philipe, qui doit être entérinée ce mercredi 1er février 2023 en conseil municipal et est programmée dès la rentrée de 2023, le nouveau groupe scolaire compterait 16 classes et près de 400 élèves (soit 25 par classe).
« On ne veut pas que cela devienne une usine !, s’insurge une maman. On a vraiment l’impression que le bien-être des enfants est le cadet de leurs soucis. Ils ne pensent qu’à faire des économies… »
Une pétition de 1 300 signatures contre « un projet inacceptable »
Venue soutenir les parents à l’école Jean-de-la-Fontaine, Catherine Devaux, du syndicat SNUDI (Syndicat national unifié des directeurs, instituteurs et des professeurs des écoles)-FO (Force ouvrière), dénonce « une décision brutale » prise « dans la précipitation ».
« Fini les petites écoles de quartier ! Et à chaque fois qu’il y a des regroupements, il y a des fermetures de classes, prévient la syndicaliste. Tout ce projet est inacceptable. Il faut que la mairie l’abandonne. »
Une pétition en ligne sur mesopinions.com a également été lancée contre ce projet et a recueilli plus de 1 300 signatures.
La Ville confrontée à une baisse de la population
Pour la maire de la commune, Joséphine Kollmannsberger, ce projet de refonte de la carte scolaire, en réflexion depuis cinq ans avec l’Éducation nationale, s’inscrit dans « une logique de rationalisation » face à la baisse de la population à Plaisir. « Nous perdons des habitants. Nous sommes à moins de 31 000, constate l’élue. Nous avons des baisses d’enfants chaque année. »
La maire cite l’exemple de l’école maternelle Marc-Laurent, dont la fermeture est prévue en 2024. « C’est une grande école avec seulement deux classes à l’intérieur, rappelle-t-elle. Ce n’est pas rationnel de chauffer un grand bâtiment pour deux classes. Les enfants peuvent tout à fait aller à Jules-Verne et Alain-Fournier. »
Des rénovations trop coûteuses à l’école Gérard-Philipe
Evoquée depuis des mois, la fermeture de l’école élémentaire Gérard-Philipe répond à cette même logique. « Elle est complètement enclavée à côté du centre commercial Mon Grand Plaisir. Il fallait 1,5 million d’€ pour remettre en état cette école qui n’aurait pas été optimale, assure Joséphine Kollmannsberger. Je préfère mettre 1,5 million dans les écoles existantes. »
« Beaucoup de villes ferment des écoles » justifie la maire de Plaisir
Confrontée notamment à la crise énergétique, la maire indique « être obligée de faire attention ». « Il faut réagir en bon père de famille. Beaucoup de villes ferment des écoles. On ne peut plus faire comme dans les années 1980 avec deux écoles par quartier. »