Plus de 6.000 enfants ukrainiens ont été détenus dans au moins 43 camps et autres installations en Russie depuis le début de la guerre, estime une étude de l’Institut de recherche sur les droits de l’homme de l’Université de Yale. « Le rapport documente la délocalisation systématique, la rééducation et, dans certains cas, le placement en famille d’accueil ou en adoption d’enfants ukrainiens par la Russie », rapporte la Yale School of Public Health sur son compte Twitter.
Ces enfants sont « âgés de 4 mois à 17 ans », et leur nombre total est « probablement significativement supérieur à 6.000 », indique le rapport. Mais ceux sur qui les chercheurs britanniques ont pu collecter des informations ont été déportés majoritairement dans « des camps d’été préexistants » : 12 regroupés autour de la mer Noire, 7 en Crimée occupée et 10 près des villes de Moscou, Kazan et Ekaterinbourg. Par ailleurs, les chercheurs ont identifié « deux camps en Sibérie et un dans l’extrême Est de la Russie », ainsi qu’un hôpital psychiatrique impliqué dans la déportation d’orphelins.
Des douzaines de figures gouvernementales impliquées
« Tous les niveaux du gouvernement russe sont impliqués », indique le rapport, qui parle d’une « opération centralisée, coordonnée ». Plusieurs « douzaines de figures fédérales, régionales et locales » ont été identifiées par les chercheurs, impliqués dans « la coordination logistique, la collecte de fonds et de fournitures, le management des camps ». Parmi eux, « au moins 12 individus ne sont pas sur la liste des sanctions » occidentales.
Dans ces camps, au moins 32 sont « engagés dans un effort systématique de rééducation qui expose les enfants ukrainiens à l’éducation russe académique, culturelle, patriotique et ou militaire ». Par ailleurs, au moins vingt enfants « prétendument orphelins » provenant de deux camps ont été « placés dans des familles de la région de Moscou et enrôlés dans des écoles locales ».