Par Ronan Chérel – r.cherel@sudouest.fr
Une trentaine de locataires de boxes de ce « self-stocking » de Saint-Sulpice-de-Royan, réunis en collectif, se rassemblaient ce dimanche 29 janvier devant le site. Ils veulent retrouver au moins quelques souvenirs
« J’avais tout une maison, dans ces deux boxes, des souvenirs de parents décédés… » Comme cette locataire victime de l’incendie de l’entrepôt Stocktout, à Saint-Sulpice-de-Royan, ils sont nombreux à avoir laissé une part d’eux-mêmes dans le violent sinistre. Le 14…
« J’avais tout une maison, dans ces deux boxes, des souvenirs de parents décédés… » Comme cette locataire victime de l’incendie de l’entrepôt Stocktout, à Saint-Sulpice-de-Royan, ils sont nombreux à avoir laissé une part d’eux-mêmes dans le violent sinistre. Le 14 octobre dernier, couvant peut-être depuis un moment, le feu a ravagé au petit matin quelque 300 boxes et leur contenu, les effets personnels ou professionnels de dizaines de clients.
Ce dimanche 29 janvier, symboliquement, une trentaine de ces locataires de boxes de stockage se sont rassemblées devant le site, à l’appel du « collectif des victimes de Stocktout 14/10/22 » créé à l’initiative de Stéphanie Baradeau et Jacques Boisset. « À la demande de (son) assureur », le gérant a déposé officiellement une demande de permis de démolir. Une formalité, dont l’exécution ne saurait devancer les conclusions de l’enquête en cours sur l’origine de l’incendie, mais qui inquiète les victimes. Leur première revendication : pouvoir fouiller les décombres et sauver ce qui peut l’être de leurs souvenirs.
« Des souffrances »
« Quand j’entends le propriétaire nous dire qu’il ne reste rien, ça me dérange. Nous ne sommes pas rien. Il y a des souffrances, derrière ce sinistre. Pour certains d’entre nous, c’est un deuil ! Nous avons perdu une partie de notre vie, dans cet incendie », martèle Stéphanie Baradeau, présidente du collectif. Elle-même avait entreposé pratiquement tous ses biens. « Je suis allée rejoindre mon chéri en Gironde. Avec mon fils, nous n’avions d’abord emporté que nos affaires d’été. Le reste était dans les deux boxes que je louais à Stocktout. »
Se profilent déjà, certainement, des contentieux entre le propriétaire et ces locataires, sur l’assurance des biens entreposés. Un autre volet du dossier. Dans l’immédiat, les locataires adhérant au collectif n’entendent pas les arguments sécuritaires que leur oppose, notamment, le gérant de Stocktout pour leur refuser l’accès aux décombres. Le collectif promet pourtant de ne pas renoncer.