
De drôles de lapins ont fait leur apparition dans les rues de Rouen (Seine-Maritime) en cette fin janvier 2023. Ils ont été collés rive droite par LizPonio et Fkit pour le nouvel an chinois. « C’est la troisième année qu’on fait quelque chose pour cette occasion », explique Fkit, dont le style inspiré des univers asiatiques se prête bien à l’exercice.
Ces œuvres, toutes des originaux réalisés par Fkit, sont partagées sur les réseaux sociaux. On reconnaît les yeux orange sans pupilles souvent représentés par l’artiste. Il n’y a pas d’indication sur leur localisation, ce qui donne l’occasion de se lancer dans une petite chasse aux trésors. « Il y a pas mal de gens qui aiment bien chercher des indices dans l’image pour les retrouver. »
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Deux styles aux antipodes
Fkit et LizPonio collaborent sur différents projets et collent ensemble depuis environ cinq ans. Ils ont d’abord œuvré au sein du collectif Chevalet noir, avant de continuer en duo malgré des styles aux antipodes.
Avec LizPonio, les animaux reprennent leur droit en ville. Ils constituent son sujet principal. « Ma vie a toujours tourné autour des animaux, raconte-t-elle. Alors c’est venu naturellement quand j’ai commencé à dessiner, à 6 ans, et ça a continué depuis. » De formation académique, elle utilise les couleurs, souvent du rose ou du bleu, pour ajouter une touche d’originalité à son style figuratif. « J’aime bien l’idée de mettre de la couleur en ville. »
Fkit est quant à lui autodidacte. « J’ai toujours dessiné, mais pas très bien », reconnaît-t-il. Venu à la base de la musique, il a commencé à graffer avec des pochoirs, puis a affiné son style et sa technique en s’inspirant de ses voyages et des différents pays où il a vécu, du théâtre chinois, de l’hindouisme, du bouddhisme, de la démonologie. « J’aime aussi le tatouage japonais avec ses ombres et ses contours, les gros aplats de couleur, les références aux mangas… »
Une exposition chez Papa Mousse
L’un est suivi par une communauté de jeunes hommes férus de manga, l’autre par « des dames plutôt âgées ». Dans leur travail en commun, ils arrivent à lier leurs univers par la couleur et par les interactions entre leurs personnages.
Le résultat est à découvrir en ce moment au Papa Mousse, un bar de la place Saint-Marc. Un lieu, qui comme la rue, permet un autre rapport à l’art que la visite au musée. « Ca permet de s’adresser à un large public, indique Fkit. Pas besoin d’avoir les codes, ni d’être guidé. Chacun interprète comme il veut. C’est sympa. »