La plupart d’entre eux entraient pour la première fois dans une caserne de gendarmerie. Mais ils espèrent bien qu’il ne s’agira pas de la dernière. Vingt-cinq jeunes originaires des Pays-de-la-Loire ont participé ce lundi, à Nantes, aux épreuves de sélection organisées par la gendarmerie nationale. Objectif : devenir gendarme-adjoint, officiellement appelé « gendarme adjoint volontaire agent de police judiciaire adjoint » (GAGV AJPA). Un poste méconnu mais pourtant extrêmement recherché. Car sur les 12.000 projets de recrutements de gendarmes recensés cette année dans toute la France, près de la moitié concerne le statut de gendarme-adjoint.
« On n’a jamais autant recruté qu’en ce moment, confirme le major Bernard Rivière, qui dirige le centre d’information et de recrutement (CIR) de Nantes. Il y a un besoin de renouvellement important en raison des nombreux départs en retraite et, aussi, de l’augmentation annoncée des effectifs. » Sept escadrons de gendarmerie mobile doivent, notamment, être créés dans la perspective des Jeux olympiques 2024.
Trois mois entre l’inscription et l’entrée à l’école
Pour répondre « plus efficacement aux besoins », un nouveau procédé de sélection est mis en œuvre depuis quelques semaines. Tous les tests sont désormais informatisés, les résultats sont communiqués dès le lendemain, et les lauréats sont convoqués à un « entretien de motivation » dans un « délai rapide ». « Il ne faut pas plus de trois à quatre mois entre l’inscription aux tests et l’entrée dans une école de formation, explique le major Bernard Rivière. Avant, il fallait au minimum six à huit mois. Cette accélération permet de fluidifier toute la chaîne de recrutements. C’est aussi plus confortable pour le candidat. »
« C’est un peu stressant mais, si on prépare les épreuves, ce n’est pas trop dur », considère Owen, 23 ans, tout juste admis à passer l’entretien. Cet étudiant en master business manager à Nantes ambitionne d’être gendarme depuis « plusieurs années ». « Je veux être utile, servir mon pays et la population », justifie-t-il.
Idéal pour « débuter une carrière dans la gendarmerie », le poste de gendarme-adjoint est accessible aux jeunes âgés de 17 à 25 ans, sans condition de diplôme. « Les missions sont similaires à celles d’un sous-officier : cambriolages, accidents, contrôles routiers, violences, recherche des personnes disparues… Les gendarmes-adjoints vont en patrouille, peuvent interpeller, verbaliser. Ils sont toujours accompagnés d’un officier ou sous-officier sur le terrain », explique le major Rivière. Leur équipement opérationnel est également identique : arme à feu, gilet pare-balles, housse tactique, pistolet à impulsion électrique, téléphone connecté aux données internes de la gendarmerie.
« Ce qui me plaît, c’est la diversité des missions »
La rémunération est proche du Smic, mais il faut ajouter une prime d’activité et un logement meublé (sans charges) en caserne. Le contrat est d’une durée limitée à six ans. « La plupart des gendarmes adjoints tentent le concours de sous-officier dans les deux ans qui suivent leur incorporation. C’est donc un puits sans fond. Il nous faut plusieurs milliers de recrues chaque année », ajoute le directeur du centre de recrutement.
Accessible après réussite aux épreuves et à une visite médicale, la formation en école, quant à elle, dure trois mois et comprend, notamment, l’apprentissage de techniques d’intervention, de connaissances juridiques et des entraînements sportifs. Elle présente, en outre, l’avantage d’être rémunérée (860 euros par mois) et de fournir l’hébergement et le repas. « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est la diversité des missions. On ne sait pas toujours ce qu’on va faire de sa journée, on ne s’ennuie jamais. J’apprécie aussi beaucoup le contact avec la population », raconte Bastien, 22 ans, ancien coach sportif, devenu gendarme adjoint en 2021. « Chez nous, l’évolution n’est qu’une question de volonté. Il y a énormément de métiers et de spécialisations possibles », insiste le major Bernard Rivière.
En Pays-de-la-Loire, un candidat sur deux est admis en moyenne. Environ 500 avaient ainsi intégré une formation de gendarme-adjoint l’an passé. La majorité des recrues sont des hommes mais les femmes sont « de plus en plus nombreuses ».