
Pour faire face à un taux de délinquance et d’insécurité « qui a augmenté ces derniers mois » à Rouen, selon Jean-Benoît Albertini, le nouveau préfet de Seine-Maritime, des gendarmes patrouillent dans la ville aux cent clochers depuis deux semaines.
72 gendarmes mobiles patrouillent à Rouen
En tout, 72 gendarmes mobiles se relaient sept jours sur sept sur le terrain. « En coordination étroite avec les policiers et sous l’autorité du directeur départemental de la sécurité publique, ces gendarmes mobiles effectuent des missions de sécurisation renforcée de l’espace public et des transports en commun, des contrôles de halls d’immeubles et de démantèlement des points de deal », indique la préfecture à 76actu.
À ce stade, l’escadron est affecté essentiellement sur la Métropole Rouen Normandie. « Cela pourrait évoluer si nécessaire, ils pourraient au besoin être positionnés sur l’ensemble du département de la Seine-Maritime », souligne la préfecture.
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La délinquance a augmenté en 2022
En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente, selon la dernière étude Interstats du ministère de l’Intérieur publiée mardi 31 janvier 2023. Ces hausses poursuivent celles observées avant la crise sanitaire pour les homicides, les coups et blessures volontaires, les violences sexuelles et les escroqueries enregistrés par la police et la gendarmerie.
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La Seine-Maritime n’est pas en reste et suit les indicateurs nationaux avec des hausses particulières pour les vols violents sans arme (+45%), les vols avec armes (+39,8%) et les vols dans les voitures (+66,6%) notamment.
Les syndicats de police demandent des effectifs
Face à l’arrivée des gendarmes à Rouen, les syndicats des fonctionnaires de police sont satisfaits. Mais Karim Benacer du syndicat Alliance police espère que « cette expérimentation de trois mois » sera prolongée. « Il y a quelques années, nous avions une compagnie de CRS à l’année, partagée entre Rouen et Le Havre, assure-t-il. Il faudrait que ce dispositif soit pérennisé car nous ne sommes pas assez nombreux pour assurer la sécurité de l’agglo de Rouen. »
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« Cela fait des années que nous réclamons des effectifs parce qu’on est en perte sèche, poursuit Frédéric Desguerre du syndicat SGP Police. On arrive au bout du bout et on est obligé de faire appel aux gendarmes… »
Les syndicats rappellent qu’ils ont eu des renforts récents – 60 – mais ce n’est pas assez. « Il en faudrait 60 de plus pour assurer la sécurité mais aussi en investigation pour traiter les 50 000 dossiers en attente », souffle Frédéric Desguerre.