
« C’était vraiment une chance énorme. Ça ne se représentera peut-être jamais, mais ça prouve bien que ça n’arrive pas qu’aux autres écoles, dans les grandes villes ! » Toujours aussi reconnaissante, Karine Perche est presque émue lorsqu’elle évoque le projet qui l’a bien occupée depuis plus d’un an. Avec ses élèves de CM1 et de CM2, la directrice de l’école du Tilleul-Lambert (Eure) s’est initiée à la programmation informatique pour contrôler une petite serre. Une drôle d’idée lancée près de deux ans auparavant.
Un véritable outil pédagogique
« C’est l’élu qui gère notre Sivos (Syndicat intercommunal à vocation scolaire, NDLR) qui m’a envoyé un dossier de candidature, rembobine l’enseignante. Une entreprise cherchait des écoles pour utiliser leur matériel. Moi, ça m’a intéressé parce que ça s’inscrivait pleinement dans notre projet scolaire, alors j’ai rempli le formulaire et nous avons été retenus. » Quelques semaines plus tard, la petite classe de l’école communale recevait, en prêt, 14 platines de programmation et la fameuse serre de la part de PSI, une société qui se qualifie sur son site Internet comme « spécialiste de l’équipement mobile, des réseaux, de l’audiovisuel et l’interactivité pour l’éducation, les entreprises et les collectivités ».

Avec ce matériel, par petits groupes de trois ou quatre, les écoliers ont donc découvert une nouvelle façon d’apprendre, aidés par des livrets qui les accompagnaient dans la réalisation de petites tâches. À l’aide de capteurs installés dans la serre, ils pouvaient alors contrôler sa température, son éclairage ou encore son humidité et surtout faire en sorte que la serre s’adapte toute seule aux variations de son environnement.
Pour preuve du succès de l’opération : ce travail a été mené avec trois plantes, de février à juillet 2022, mais au retour des grandes vacances, Karine Perche a eu la surprise de voir que « deux des trois plantes avaient tenu le coup toutes seules dans la serre ! »

Selon elle, cet outil pédagogique a permis à ses élèves de développer des compétences numériques et sur la programmation, « qui sont des thèmes que l’on aborde à l’école », mais aussi de travailler en groupe. Théo, qui est maintenant en CM2, garde un bon souvenir de l’expérience : « C’était sympa, on jouait en groupe et on travaillait en même temps. Ça nous a appris plein de choses sur le PC. » À ses côtés, son copain Brice précise que ce qu’il préférait, lui, c’était de « chercher les solutions aux petites énigmes » posées par le livret d’accompagnement. Quant à savoir si les deux écoliers aimeraient retravailler sur ce matériel : ils répondent d’un grand « oui » sans hésiter une seconde.
Un don inestimable pour l’école
Relancer le projet avec les nouveaux élèves et ceux qui sont restés, c’est justement le souhait de Karine Perche. Car en septembre, l’enseignante a eu une très agréable surprise.
On est entrés en contact avec l’entreprise, pour organiser le retour du matériel, mais finalement, comme nous avions fait du bon travail, ils ont décidé de nous l’offrir ! Mais ce n’est pas tout, car ils ont offert un chèque de 1 500 € pour l’école, une carte-cadeau de 25 € à chaque élève et ils nous ont invités, à leurs frais, à venir au salon Educatech, à Paris. Je n’ai jamais vu ça en 17 ans d’enseignement.
Cette année, Karine Perche souhaite « trouver une autre utilité aux platines, comme de travailler avec une station météo ». Dans ce cas, l’enveloppe de 1 500 € pourrait servir à de l’achat de matériel. Mais la directrice de l’école assure que le plus important reste évidemment l’apprentissage des élèves, qui passe par une réalisation concrète. D’ailleurs, les élèves ne sont pas les seuls à en ressortir grandis. L’enseignante a elle-même bien retenu la leçon : « Ça vaut vraiment le coup de regarder les dossiers qui nous sont envoyés ! »