
Déjà titulaire de plus de 3 700 victoires et quintuple vainqueur du Prix d’Amérique qu’il a remporté à cinq reprises au sulky de Meaulnes du Corta (2009), du champion Ready Cash (2011 et 2012) et de Bold Eagle (2016 et 2017), Franck Nivard participait une nouvelle fois dimanche 29 janvier 2023 à l’épreuve reine, à la course la plus convoitée au monde par les professionnels du trot.
Une des premières sélectionnées
C’est au cours de la première épreuve de qualification, le Prix d’Amérique Races ZEturf Q1 – Prix de Bretagne que sa partenaire, Ampia Mede SM, une élève de l’entraineur Fabrice Souloy, avait décroché son billet pour le grand rendez-vous du dernier dimanche de janvier.
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Aligné au départ avec quinze autres concurrents, Franck, l’enfant d’Avranches, l’habitant de Magny-le-Désert (Orne), pas très loin de La Ferté-Macé, ne faisait pas spécialement partie des candidats les plus plébiscités, mais plutôt des chances régulières.
Il n’y avait pas d’épouvantail dans la course et personnellement, je me voyais une bonne chance pour figurer à l’arrivée, car ma jument était en forme, sur la montante et avait retrouvé la plénitude de ses moyens. N’oublions pas qu’elle faisait partie des favorites de ce tournoi il y a un an.
Le départ, moment toujours critique
Un Prix d’Amérique se joue souvent dès les premiers mètres. Il faut tout de suite trouver sa place et ensuite tout est question de trafic, d’aléas ou non dans le parcours, de bonnes ou mauvaises options.
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« Préférant assurer le coup, je suis parti en retrait, à ma main », précise Franck.
Ensuite, cela ne s’est pas particulièrement bien passé dans la descente. Je suivais le cheval d’Alessandro Gocciadoro qui laissait passer tout le monde. Par le jeu des relais, j’ai été relégué progressivement en queue de peloton. Lorsqu’il y a eu un mouvement sans ménagement dans la montée, entre Flamme du Goutier et Vernissage Grif, j’ai perdu ma place et me suis retrouvé dernier dans le wagon de trois.
Revenue du diable Vauvert
Toujours à cette place pour entrer dans la dernière ligne droite, c’était sans compter sur celui que l’on surnomme « Francky la main froide », en raison d’un sang-froid à toute épreuve en compétition.
Décalant sa partenaire à l’extérieur, celle-ci passait la surmultipliée et à une vitesse phénoménale peu commune, elle terminait en trombe pour venir coiffer ses adversaires et s’emparer d’une inimaginable seconde place.
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« Si je suis dans le dos d’Hooker Berry à l’entrée de la ligne d’arrivée, je peux aussi bien la gagner. Il y a de la déception, car je me dis que j’aurais peut-être pu remporter mon sixième titre, mais il y a également du soulagement, car là je me trouvais dans le dernier virage, je ne donnais pas cher de ma peau et j’aurais signé des deux mains pour me classer second à ce moment-là. »
Une cinquième étoile pour JMB
La victoire finale revenait pour la cinquième fois à Jean-Michel Bazire, « le Zidane des courses au trot« , « le maestro », sur qui il faut toujours compter dans les grands rendez-vous, tant il sait mieux que quiconque « Baziriser » ses pensionnaires et les amener au summum pour le jour J.
Par le passé, j’ai eu l’occasion de driver Hooker Berry. Un chic cheval, très sympa, qui montrait d’indéniables dispositions, mais que je n’aurais jamais imaginé remporter une telle course. À force de travail et de compétition, il a pris de la maturité et s’affirme désormais comme un ténor.
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En ce qui concerne la suite du programme pour Ampia Mede SM, « elle aura une bonne chance dans quinze jours dans le Prix de France, considéré comme la revanche. Si elle ne prend pas trop dur, nous la dirigerons ensuite probablement vers le Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, sur l’anneau de Cagnes-sur-Mer. »