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Procès du Dr El-Absi, accusé de viols : « Ce sont des saloperies qui n’ont jamais existé »

Six avocats représentent les parties civiles dans le procès du radiologue de Langon (Gironde) accusé de viols sur plusieurs patientes et salariées du cabinet.
Six avocats représentent les parties civiles dans le procès du radiologue de Langon (Gironde) accusé de viols sur plusieurs patientes et salariées du cabinet. (©Lilou Boulanger / Le Républicain Sud-Gironde)

« Ce sont des saloperies qui n’ont jamais existé.  » Voilà les mots prononcés par le docteur Bassam El-Absi au cours de la deuxième journée de son procès au tribunal de Bordeaux (Gironde). Pour rappel, ce radiologue, qui exerçait à Langon et Béguey, est accusé de viols et d’agressions sexuelles.

Aux Assises de Bordeaux, c’est un lourd dossier qui comporte 27 témoins et 17 plaignantes ; dont huit ayant été retenues en tant que partie civile.

Au cours de cette deuxième journée, c’est la vie du radiologue de Langon qui a été scrutée à la loupe par les membres du juré de la cour d’Assises de la Gironde. Avec notamment des témoignages d’anciennes salariées du cabinet de radiologie Imagix de Béguey et Langon. 

Entre argent…

Qu’a compris la cour d’Assises de la Gironde de Bordeaux au cours de cette nouvelle journée ? La première chose, c’est que l’argent faisait partie intégrante de la vie de Bassam El-Absi.

On apprend que de nombreuses femmes ont été recrutées en tant que secrétaires médicales, sans aucune expérience professionnelle pour certaines, sans diplôme pour d’autres. Plusieurs ont indiqué avoir été « très bien payées ». Ce qui correspondait à un salaire mensuel minimum de 2 000€ net. 

Une ancienne secrétaire raconte ainsi qu’elle a été recrutée au cabinet pour exercer son alternance dans le cadre de sa formation de secrétaire médicale et qu’elle touchait 1 600€ par mois.

Plusieurs anciennes salariées expriment que leur patron était « très généreux, arrangeant, jovial et gentil ». Bassam El-Absi était considéré par certaines comme « un second papa », travaillant dans une ambiance « familiale ». 

… Et sexe

Ce que l’on sait, c’est que de très grosses sommes d’argent ont été versées à plusieurs femmes, en dehors du cercle familial : salariées, maîtresses ou les deux…

Justement, à la lecture du dossier, d’après les déclarations des victimes, on a l’impression que le sexe est omniprésent chez Bassam El-Absi, alors même qu’il indique ne plus avoir d’érection depuis plus de dix ans et donc ne plus pouvoir avoir de rapport sexuel.

Pour autant, une des plaignantes contredit ses propos en précisant qu’elle aurait eu des rapports sexuels, comme « maîtresse », mais sans liens amoureux pendant plusieurs années.

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D’anciennes salariées déclarent également avoir senti que Bassam El-Absi aurait eu des érections. Rappelons qu’une plainte a été déposée par la fille de son ancienne maîtresse pour dénoncer un viol par pénétration sexuelle lorsqu’elle avait 15 ans.

Neuf anciennes salariées du cabinet de radiologie insistent qu’elles auraient subi, pour certaines, des agressions sexuelles ; massages ou caresses sur les parties intimes notamment. Et des viols pour d’autres : pénétration vaginale de la sonde radiographique par exemple.

Seule une employée s’est constituée partie civile. Les autres n’ont pas déposé de plainte tandis que certains faits ont été prescrits.

Le docteur El-Absi soutient qu’il s’agit d’un complot

La thèse du complot, avancée par le docteur El-Absi, est toujours un élément central de la défense de l’accusé.

Devant la cour, tout en souriant et en faisant de grands gestes, Bassam El-Absi assure que cette affaire est montée de toutes pièces par ses anciennes salariées du cabinet. 

Cette affaire est gravissime et effrayante. J’ai toujours été là pour elles (anciennes secrétaires). Elles levaient le petit doigt et je les aidais.

Bassam El-AbsiAccusé de viols et présumé innocent

A l’évocation de complot, le président de la cour d’Assises pose à l’accusé une question : « Expliquez-nous ce qui motive ces femmes sans diplôme, sans expérience qui gagnaient très bien leur vie, à être sur le banc des parties civiles alors qu’elles recevaient de nombreuses largesses si tout est faux ? »

La biographie et la psychiatrie de Bassam El-Absi a été analysée par la cour d'Assises de la Gironde à Bordeaux dans le cadre de son procès.
La biographie et la psychiatrie de Bassam El-Absi a été analysée par la cour d’Assises de la Gironde à Bordeaux dans le cadre de son procès. (©Lilou Boulanger/ Le Républicain Sud-Gironde)

« On ne finit pas aux Assises pour une histoire de planning »

Le docteur El-Absi ne répond pas véritablement à cette question. Il tourne en rond et rétorque « que toute cette affaire repose sur une ancienne secrétaire qui était ma maîtresse. Comme elle a vu qu’une nouvelle secrétaire allait être recrutée, elle a eu peur d’être remplacée et moins gratifiée ».

Le président énonce donc qu’un système a été bâti selon les dires de l’accusé qui a provoqué de la jalousie chez certaines employées, les poussant à lui nuire : « On ne finit pas aux Assises pour une histoire de planning. »

Le procès de Bassam El-Absi se poursuit mercredi 22 février

Bassam El-Absi a été radiologue au sein de l’hôpital Pasteur et la clinique Saint-Anne pendant 20 ans à Langon. Les premières plaintes sont tombées à partir de 2002, date à laquelle il a ouvert son propre cabinet à Béguey.

Mais alors, si la thèse du complot est avérée, qu’en est-il des patientes qui dénoncent des faits de viols pendant leur consultation ? Quelles intérêts auraient-elles à faire cela, et à parcourir un long chemin depuis le dépôt de plainte jusqu’aux bancs du tribunal ?

Réponse -peut-être- ce mercredi 22 février pour le troisième jour du procès.

A l’ordre du jour : les auditions des psychologues des plaignantes, des témoignages des parties civiles et enfin l’interrogatoire sur la journée pour l’accusé.

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