Parmi les personnes mises hors de cause, figure Delphine Tissot. Cette femme de 53 ans, originaire de Périgueux, n’était pas au tribunal au moment du délibéré, mais son avocat, Me Romain Ruiz, fait part de son « énorme soulagement » : « C’est la fin de l’anxiété par rapport aux conséquences judiciaires de toute cette affaire ».
Au sein des Barjols, Mme Tissot avait soumis à certains de ses coprévenus un projet de putsch pour « mettre en place une nouvelle Constitution ». Auprès des dirigeants du mouvement, elle se vantait de pouvoir compter sur le soutien de 500 militaires russes et de membres de groupes « patriotiques ». « Il y a bien eu des barbecues où des gens parlaient de leur ras-le-bol de Macron, recadre Me Ruiz. Mais est-ce un acte préparatoire à une action ? Non. »
« Œillères »
L’avocat, dont la plaidoirie avait exhorté le tribunal à résister à « la tentation d’élargir infiniment le champ » de l’association de malfaiteurs terroriste, se félicite donc de la relaxe : « C’est une décision extrêmement importante pour l’antiterrorisme. La justice a reconnu une erreur. Les juges d’instruction se sont trompés sur toute la ligne. Je pense que le parquet a eu des œillères : quand ils ont entendu parler d’assassinat, il leur a semblé logique d’obtenir des résultats. »
L’enquête aura aussi identifié, sur le réseau social de la prévenue, des propos violents à caractère raciste : « La loi n’interdit à personne d’être raciste et on a le droit d’avoir les idées qu’on veut, même si on peut être en désaccord avec ces idées, et je le suis », précise Me Romain Ruiz.