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Projet d’attaque contre Macron : la défense dénonce un « fiasco judiciaire », au dernier jour du procès

Par SudOuest.fr avec AFP

Parole à la défense ce vendredi 3 février, lors de l’ultime journée du procès des Barjols. Le tribunal rendra son jugement le 17 février

Au dernier jour du procès des Barjols, la défense a dénoncé vendredi un « fiasco judiciaire » en pilonnant les charges retenues contre les 13 membres du groupuscule d’ultradroite, soupçonnés d’avoir fomenté des attaques contre des élus, des migrants ou des mosquées.

« La machine judiciaire s’est emballée », a estimé Me Lucile Collot, quand sa consœur Olivia Ronen parlait d’un « voyage en absurdie » entrepris fin 2018 par l’antiterrorisme. Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 17 février.

Dans son réquisitoire jeudi, la procureure antiterroriste a reconnu que les projets des Barjols n’étaient pas « tous aboutis » mais a jugé bien « réelle » la menace posée par le groupe fondé en 2017, animé par une « idéologie du chaos » et devenu un « incubateur d’actions violentes », notamment une attaque contre le chef de l’État.

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Refusant toute « mansuétude » autant qu’une « analyse binaire » de cette association de malfaiteurs terroriste, le ministère public a requis six peines de prison ferme, allant jusqu’à cinq ans, autant de peines avec sursis et une relaxe.

Après les premières flèches décochées par la défense jeudi contre un « dossier ovni », la parole a été donnée vendredi aux conseils des quatre prévenus soupçonnés d’avoir projeté l’assassinat d’Emmanuel Macron et dont l’arrestation, le 6 novembre 2018 en Moselle, avait lancé l’enquête.

« Pas un terroriste »

En fait de délinquants aguerris, les policiers antiterroristes avaient ce jour-là interpellé un « SDF édenté, un cancéreux et un handicapé mental », cingle Me Jennifer Madar, qui défend Mickaël Iber, un sans-domicile écroué cinquante mois dans ce dossier, contre lequel quatre ans ferme ont été requis.

« On trouve ‘ça’ alors il faut réinventer, construire une réalité, monter un dossier », ironise l’avocate. « C’est monsieur Macron quand même, on ne peut pas laisser passer ça ».

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Se met alors en branle, selon l’avocate, un « rouleau compresseur » qui va s’abattre sur « des personnes déjà fragilisées, pauvres, précaires », sur « 13 hommes en colère » qui se préparent alors à la première grande mobilisation des « gilets jaunes », le 17 novembre 2018.

« L’accusation a fait fi de ce contexte social », renchérit Me Ronen, qui défend Jean-Pierre Bouyer, l’ex-numéro 2 des Barjols contre lequel a été requise la plus lourde peine en raison de son rôle « moteur » dans le projet d’attaque contre le chef de l’État. « Monsieur Bouyer, c’est un gilet jaune mais ce n’est pas un terroriste », a-t-elle poursuivi, déplorant que ce dossier se fonde sur une notion du terrorisme « de plus en plus élastique » et exhortant le tribunal à ne pas rendre « une décision politique ».

« Libération de la parole »

La défense s’est également penchée sur le cas très particulier d’Antoine D., 26 ans et atteint de troubles psychiques. En appelant à le condamner à un an de prison avec sursis, la procureure a reconnu la « fragilité particulière » de ce jeune homme qui a été au supplice lors de son interrogatoire devant le tribunal.

« Quelqu’un qui n’est pas en capacité de comprendre les questions les plus basiques peut-il être jugé ? Peut-il être condamné ? », a lancé un de ses avocats, Me Gabriel Dumenil. « Comment sereinement peut-on penser qu’il a participé à un projet d’attentat ? » Avant lui, Me Fanny Vial s’était, elle, efforcée de contester le parallèle établi par la procureure entre Barjols et jihadistes.

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« Comparer les dossiers d’ultradroite avec ceux de jihadisme ne tient pas », assène l’avocate de David G., un ouvrier de 53 ans que la procureure décrit comme un « suiveur ». « Vous avez d’un côté des gens dans l’action, qui veulent transformer la nature démocratique de la société […] et de l’autre une ultradroite un peu floue, un peu désorganisée », estime l’avocate.

Évoquant un « fiasco judiciaire », Me Dumenil a lui questionné le concept même d’ultradroite et minimisé la portée des virulents messages anti-migrants ou anti-l’islam échangés par les prévenus en 2017-2018 et collectés par les enquêteurs.

Selon l’avocat, ces propos ne sont pas symptomatiques d’une intention criminelle mais d’une « libération de la parole ». « Remigration, grand remplacement, guerre civile… Ce sont des termes autrefois clandestins mais qui ont passé le stade de la verbalisation du fait des politiques les plus en vue », assure Me Dumenil.

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