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Quand le Courrier de Mantes avait la DST sur le dos… à cause des plans d’une fusée

Pour son premier article en tant que journaliste professionnel, Patrick Wassef avait fait la une, avec une interview d’Albert Uderzo.
Pour son premier article en tant que journaliste professionnel, Patrick Wassef avait fait la une, avec une interview d’Albert Uderzo. (©Renaud Vilafranca)

Correspondant, journaliste, rédacteur en chef, puis éditeur. En 35 ans, Patrick Wassef a gravi tous les échelons au sein du Courrier de Mantes. Il a été un observateur de premier plan de l’actualité du Mantois, du début des années 80 au milieu des années 2010, et a vécu de l’intérieur plusieurs des derniers événements marquants du journal : son rachat par le groupe Publihebdos et l’arrivée du numérique notamment.

Embauché le 1er avril 1982, son premier article en tant que journaliste professionnel était une interview d’Albert Uderzo, l’auteur d’Astérix décédé en mars 2020, qui habitait la région. « J’y suis allé avec un ancien correcteur de l’imprimerie mantaise. Uderzo était le parrain de son club d’astronomie, à Vert. Il avait arrangé le rendez-vous », raconte celui qui est à la retraite depuis 2017.

Un autodidacte

Avant ce premier fait d’armes, il avait été correspondant de presse au Courrier, l’équivalent de pigiste pour les journaux locaux. Il ne se prédestinait alors pas à une carrière de journaliste.

« J’étais employé de la « Cello » (l’usine de cellophane de Mantes-la-Ville, désormais fermée). Un jour j’ai poussé un peu par hasard la porte de la rédaction. J’ai appris sur le tas. Je passais 8 heures à l’usine, 8 heures au journal. Ça m’avait bien plu de prendre des photos, d’écrire », raconte encore cet autodidacte. Au bout d’un an, le rédacteur en chef de l’époque, Jean-Christophe Giesbert, l’a embauché.

Quels faits d’actualité l’ont particulièrement marqué durant sa carrière ? La désindustrialisation du Mantois d’abord : « On avait sorti une longue série d’articles sur le sujet en 1983. On sentait que la région perdait sa raison d’être. » Et aussi les émeutes du Val Fourré, début 90, après la mort de deux jeunes du quartier, tués par des policiers. « C’était chaud, chaud, chaud », souffle-t-il de sa voix rocailleuse.

Difficile de faire une liste exhaustive de toutes les évolutions techniques et des changements dont il a été témoin au cours de toutes ses années. Il a vécu le déménagement de la rédaction, à la suite d’un incendie, de la place Franklin-Roosevelt à celle de la République. Le passage à l’informatique : « Avant on travaillait en photocomposition. » Mais aussi l’arrivée d’Internet, qui a facilité la vie des journalistes. « En 1997, on a lancé notre site (désormais fermé et remplacé par 78 Actu). On faisait partie des premiers journaux à être présent sur le Web. Pour la mise en ligne, on envoyait nos textes sur une plateforme à Budapest (Hongrie). »

Patrick Wassef a également vécu le rachat du titre par le groupe Publihebdos.

« Ce n’était pas du tout le même rapport que celui qu’on avait avec l’ancien propriétaire, le groupe Méaule. On gardait notre autonomie mais le fonctionnement du journal changeait, avec la centralisation de plusieurs services au siège. »

Patrick Wassef

« On avait eu la DST sur le dos »

En trois décennies et demie de journalisme, il garde en mémoire de nombreuses anecdotes sur la vie locale, dont certaines plus savoureuses que d’autres.

« Notre laborantin de l’époque (celui qui développait les photos), avait acheté une camionnette chez un garagiste de Vernon (Eure). Dans la boîte à gants, il était tombé sur une liasse de plans du moteur de la fusée Ariane, qui était construite dans la région, raconte-t-il. Le véhicule avait appartenu au groupe aérospatial, qui l’avait revendu sans faire le vide. On avait publié un article sur le sujet et on avait eu la DST (le contre-espionnage) sur le dos. Il faut replacer cela dans le contexte de l’époque, avec la phobie de l’espionnage industriel. Tout le monde était sur les dents. »

Avec le recul, quel regard porte-il aujourd’hui sur le métier, son évolution ? « Les journalistes sont beaucoup moins sur le terrain aujourd’hui, ils glanent l’actualité sur les réseaux sociaux, développe l’intéressé, qui a également été éditeur du Courrier des Yvelines et des Nouvelles de Versailles, d’autres titres du groupe Publihebdos. Avant on avait un contact direct avec les gens et davantage d’infos de première main. »

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