
En jetant un rapide coup d’œil sur le front de mer de Dieppe (Seine-Maritime), on devine assez vite que ces tourelles ont été érigées là bien avant les autres bâtiments. En effet, elles ont été édifiées au XVe siècle, en grès et silex. Remaniées plusieurs fois, elles sont aujourd’hui encore en très bon état. Les tourelles sont constituées d’une grande porte qui forme un passage voûté flanqué de deux tours circulaires, couronnées de toits coniques.
Dieppe, une ancienne ville fortifiée
Avec ces tourelles, il existait six autres portes et des remparts tout autour de la ville. Le château, le mur de rempart près de l’ancienne tour aux Crabes et ces tourelles, sont les derniers vestiges de la fortification de la ville. Sur les sept portes qui étaient présentes autour de Dieppe, cinq donnaient sur la mer et les tourelles sont la seule subsistante. Tout le reste des fortifications a été détruit au XIXe siècle lorsque la ville de Dieppe, qui était à cette époque une station balnéaire grandissante, a réalisé des travaux de modernisation de la ville.
Les tourelles n’ont pas toujours été appelées comme ça. Elles ont eu plusieurs noms comme « la porte du port de l’Ouest », « la porte jumelle » ou plus simplement « la porte de Dieppe ». Les tourelles ont fait office de prison jusqu’en 1825, date à laquelle tous les prisonniers ont rejoint la nouvelle prison construite au Pollet, à la place du couvent des Capucins.
Classées Monument Historique depuis 1886, les tourelles ne se visitent pas. L’édifice a été vendu à un particulier au milieu du XIXe siècle et reste privé pendant un siècle. Elles abritent maintenant le siège de l’association chargée de l’organisation du festival international des cerfs-volants, qui a lieu à Dieppe tous les deux ans depuis 1980.
Anouk Fiquet