
« Enthousiasme, peur, fierté »… Pendant ces deux jours de compétition, Brice Perek est passé par toutes les émotions, sous les yeux de sa femme et de ses deux enfants.
Mais ça y’est, c’est fait : ce week-end, l’homme de 35 ans, qui habite Ebersmunster près de Sélestat (Bas-Rhin), a officiellement été sacré champion de France de sabre laser dans le cadre du premier championnat de cette discipline, qui s’est déroulé à Metz (Moselle).
« Mon portable n’arrête pas de sonner depuis hier soir », dit, encore un peu déboussolé, cet expert en automobile de profession.
« Je cherchais un nouveau sport dans lequel m’épanouir »
Après avoir pratiqué pendant plusieurs années le taekwondo et en avoir fait « un peu le tour », Brice cherchait un « nouveau sport dans lequel [s]’épanouir ».
« J’avais déjà vu des images sur internet de gens qui combattaient au sabre laser, je me suis dit : ‘Ah, tiens, il faut que j’essaie !’ », rembobine celui qui n’est pas « fan absolu de l’univers de Georges Lucas [le réalisateur des deux premières trilogies de Star Wars, NDLR] » mais qui l’apprécie tout de même.
Le voilà licencié au Sports Reunis Colmar Escrime, à Colmar, dans le Haut-Rhin.
Le combat au sabre laser : qu’est-ce que c’est ?
Née aux Etats-Unis, la pratique du sabre laser a été reconnue par la Fédération Française d’Escrime (FFE) en 2018. Elle se structure en quatre disciplines : le combat sportif, le combat ludique, les katas techniques et le combat chorégraphié.
A la manière de l’escrime, le but, dans un combat sportif, est de toucher l’adversaire sans se faire toucher soi-même. Plus précisément, il s’agit d’une « opposition, sur fonds d’imaginaire, entre 2 adversaires qui essaient de toucher l’autre sans se faire toucher, au moyen du tranchant de la lame de leur sabre laser, sur une surface valable caractérisée par le corps entier et le pommeau de l’arme, selon une convention spécifique, des règles singulières, un temps défini et au sein d’une surface circulaire codifiée », comme le définit la FFE sur son site.
Toujours selon la FFE, le sabre est « composé d’une lame en tube de polycarbonate [une matière plastique, NDLR] flexible de 2,54 cm de diamètre et d’épaisseur d’environ 2 mm, terminée par un embout rond, et insérée dans une poignée en aluminium ». « La lame est maintenue par des vis de serrage et réfléchie une lumière diffusée par une LED contenue dans la poignée à proximité de la batterie », ajoute l’organisme.
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Le titre de champion de France ? « J’étais super fier et très ému »
Au cours du championnat, Brice a affronté des combattants venus de toute la France. « C’était vraiment bon enfant, une grande fête », confie l’athlète. « Comme c’est une discipline jeune, on est tous bienveillants : on ne se prend pas la tête, on n’est pas là pour jouer notre vie, on est là pour se faire plaisir », complète-t-il.
Quand on lui demande ce que ça fait, d’être sacré champion de France, Brice part dans un grand rire : « J’étais super fier ! Super fier et très ému ». « En plus, savoir que c’est LE premier championnat de France, ça fait quelque chose… Maintenant, c’est gravé, l’histoire est écrite et elle restera », se réjouit-il.
Championnat de France de sabre laser : une première édition réussie
Samedi 18 février et dimanche 19 février 2023 avait lieu, au palais des sports de Metz (Moselle), le premier championnat de France de sabre laser de l’histoire, un événement organisé, notamment, par la Fédération Française d’Escrime et l’une de ses entités, l’Académie de Sabre Laser, chargée d’enseigner la pratique sur le territoire. Une soixantaine de combattants ont répondu présent.
« On est très heureux. De notre point de vue, tout s’est très très bien passé, on n’a pas eu de gros couacs », se félicite Daniel Roy, co-organisateur du championnat, licencié de la FFE, qui a comptabilisé, tout au long de l’événement, près de 4 000 spectateurs.
« On vient d’inscrire ce sport dans l’histoire », se réjouit M. Roy. « Le titre de champion de France ne peut être décerné que si le ministère des Sports a préalablement donné son accord », rappelle ce dernier.
Le championnat de France de sabre laser est amené à devenir un rendez-vous annuel. On ne connaît pas encore ni la date de la prochaine édition, ni son lieu.
Faire grandir la discipline
Parfois vu comme un « truc de geeks qui jouent avec des néons », la pratique du sabre laser est ressortie plus forte de ce premier championnat de France, estime Brice.
« Avec ce premier championnat de France, je pense qu’on a tous été gagnants », dit-il. « Ça a permis de dire à tout le monde : on existe, on est là », complète-t-il.