
Il avait refusé d’aller en détention provisoire à la maison d’arrêt de Brest.
Le 6 janvier 2023, il avait alors menacé de se suicider auprès de la présidente du tribunal correctionnel de Quimper.
Prestations sexuelles tarifées
Un mois plus tard, vendredi 3 février, l’homme de 26 ans était pourtant de retour dans le box. Il n’était pas tout seul.
Dans cette affaire, il y a deux autres prévenus : son ex-petite amie de 18 ans et un homme de 45 ans. Ce dernier a décidé de ne pas assister à son procès.
Ils ont été jugés pour vols, tentative d’escroquerie et association de malfaiteurs.
Tous ces faits ont eu lieu fin 2022 à Quimper. Tout commence le 14 décembre. Ce jour-là, l’une des victimes porte plainte au commissariat de police de Quimper.
La veille, cet homme s’est fait agresser sur le parking d’un hôtel à Quimper.
Quelques heures plus tôt, il était allé sur des sites de rencontres pour des prestations sexuelles tarifées.
Il était tombé sur l’annonce de la prévenue, avait fixé un rendez-vous à son hôtel et le tarif : 150 euros pour deux heures.
Un homme frappé sur le parking d’un hôtel
Une fois sur le parking, la jeune femme n’est pas là. Ses deux complices frappent la victime et la détroussent. Cette dernière s’est vu prescrire 23 jours d’incapacité totale de travail.
On a affaire à une équipe au stratagème plutôt malin mais il a débouché sur un déchaînement de violences qu’on ne s’explique pas.
Le prévenu et son ex-petite amie ont reconnu les faits. « Cela a commencé deux ou trois mois plus tôt. On nous avait montré comment faire », a indiqué la jeune femme.
Il y a eu des précédents. À au moins deux reprises, début décembre. Un soir, un homme s’est présenté chez la prévenue dans le quartier de la gare de Quimper mais a fait demi-tour.
Agression d’un SDF pour une dette de 70 euros
Un peu plus tard, la jeune femme a pris l’argent mais ses deux complices attendaient son client. Ce dernier a pris la fuite.
Elle a évoqué d’autres tentatives pendant lesquelles elle était absente. Une fois, son ex-copain s’est fait passer pour elle.
En novembre, le trio a voulu recouvrir une dette de 70 euros auprès d’un SDF. Il l’a d’abord traîné à un distributeur automatique pour le forcer à retirer de l’argent. Puis acheter des cigarettes. En vain.
Vous l’avez ensuite emmené au jardin du théâtre Max-Jacob où vous l’avez frappé. Il y a cinq jours d’incapacité totale de travail.
« La violence pour la violence »
La jeune femme a nié avoir participé aux violences. Son casier est vierge ; ce n’est pas le cas de son ex-copain. Il a neuf mentions à son casier. Il y en a 26 sur celui du troisième prévenu.
On a l’impression d’être dans un mauvais remake d’un film de Stanley Kubrick. La violence pour la violence.
Il considère que la jeune femme est pleinement impliquée. « Vous avez vu vos deux complices à l’oeuvre. Vous ne pouviez pas ignorer leur niveau de violence. »
À l’égard de son ex-petit ami. « Vous, vous êtes sans foi ni loi et votre ligne de défense, c’est de vous mettre en retrait. Vous et votre compère avez un parcours chaotique. »
Jusqu’à trois ans et quatre mois de prison ferme
Son avocat, Me Alan Coadou, ne l’a pas contesté mais souligné « l’évolution » et « les efforts » de son client pour sa réinsertion.
Il a estimé que les quatre ans et huit mois de prison requis contre son client étaient « trop lourds et inadaptés ».
Le parquet avait requis quatre ans à l’encontre du second prévenu, absent à l’audience. Et un an d’emprisonnement avec un sursis probatoire pour la jeune femme. Son avocat, Me Pierre Gentric, s’y est opposé :
C’est la seule qui assume. Elle a accepté de s’inscrire sur ces sites car elle était amoureuse. Elle a été naïve mais elle ne s’est jamais associée aux violences.
Il a été entendu. Sa cliente a été condamnée à 15 mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire pendant deux ans. Elle est ressortie libre du tribunal.
Son ex-petit ami a été le plus lourdement condamné. Il écope de trois ans et quatre mois de prison ferme. Le dernier prévenu, de trois ans ferme.
Ils ont été maintenus en détention.