« Tout serait le fruit de l’imagination de quelques personnes ? » lui demande le président…
« Tout serait le fruit de l’imagination de quelques personnes ? » lui demande le président, insistant sur l’épaisseur du dossier. « C’est possible », suppose l’accusé qui, lancé quelques instants plus tôt dans une diatribe confuse, avait étouffé la fin de sa phrase dans un sanglot. « Excusez-moi, moi aussi je pleure », a-t-il dit à la cour en référence aux larmes versées à la barre dans l’après-midi par une ancienne employée, sœur d’une des parties civiles.
« C’était un papa »
Pour lui, ce témoin, sa sœur et son ancienne maîtresse, toutes trois plusieurs années secrétaires médicales dans ses cabinets de radiologie de Langon et Béguey, seraient à l’origine d’un complot à son encontre. Et les plaintes déposées par des patientes deux ans plus tard en découleraient : « Je suis convaincu qu’elles connaissent entre elles. »
« Il venait s’asseoir à côté de moi, caressait ma cuisse, mettait sa jambe sur ma jambe tout en continuant de parler comme si de rien n’était »
Il situe l’origine de la cabale à l’arrivée d’une nouvelle secrétaire à qui il envisageait de donner plus de responsabilités. Cette dernière soutient la même thèse : « Je pense que ces trois personnes ont accordé leurs violons pour lui nuire », déclarait-elle dans sa déposition lors de l’enquête de gendarmerie. À la barre mardi matin, elle décrit « le climat délétère » qu’elles faisaient régner dans le cabinet médical, ressentait de l’animosité à son égard. Un sentiment partagé par une autre ex-employée entendue la veille : « Je n’ai jamais entendu parler de violences ou de viols. Bassam El Absi était gentil, c’était un papa. Mon impression générale est un peu celle d’un complot ».
La peur de la fermeture
Deux des trois femmes pointées du doigt par l’accusé – la troisième n’est pas encore passée à la barre – confirment cette gentillesse accompagnée de largesses financières. « Il était là pour me soutenir », raconte son ancienne maîtresse dont l’accusé affirme qu’elle lui a « bouffé 80 % de ses économies ». Des cadeaux matériels et financiers en nombre créant ce que le président qualifie « de système assez malsain », analysé la veille, par le psychologue, comme une manière d’asseoir un rapport d’ascendance.
Mais elles relatent surtout leur peur du moment de la fermeture, le soir, et ce dès 2007. Ces moments où, selon leurs témoignages concordant avec ceux de deux autres anciennes secrétaires, l’ancien radiologue s’arrangeait pour se retrouver en tête à tête avec l’une d’elles. « Il venait s’asseoir à côté de moi, caressait ma cuisse, mettait sa jambe sur ma jambe tout en continuant de parler comme si de rien n’était », raconte l’une d’elles. D’autres rapportent des caresses de leurs parties intimes en salle de consultation, alors qu’il prétextait réaliser des examens.
Bassam El Absi, lui, ne dévie pas de la thèse du complot. Seule une ancienne secrétaire s’est portée partie civile, six des sept autres plaignantes sont des patientes de l’accusé. Leur témoignage sera entendu au cours des prochains jours du procès.