
Interrogée par la Rédaction d’ActuLot.fr et de La Vie Quercynoise, sur la réforme des retraites, Huguette Tiegna députée du Lot, membre de la majorité présidentielle, au titre de Renaissance, livre son point de vue en évoquant des « avancées sociales » à travers les amendements.
Actu : Comment vivez-vous cette session parlementaire et ses débats particulièrement houleux entre les différentes composantes politiques ?
Huguette Tiegna : L’examen en première lecture du projet de loi sur les retraites s’est achevé vendredi soir à l’Assemblée nationale, après deux semaines de confusion et de frustration. Entre ses outrances, invectives, fausses indignations et sa stratégie d’obstruction permanente, le groupe La France Insoumise a rendu impossible tout débat de fond, allant jusqu’à provoquer des dissensions au sein même de la coalition de gauche NUPES. De l’autre côté de l’Hémicycle, les députés du Rassemblement national ont brillé par leur mutisme et leur absence de propositions, s’opposant à toutes les avancées sociales contenues dans ce projet de loi. Quant aux Républicains, leurs dissensions internes continuent de s’étaler au grand jour et leur stratégie de vote a parfois semblé incohérente, à l’image de leur rejet de l’index senior sur l’emploi des plus de 50 ans dans les entreprises. Pour autant, les groupes de la majorité présidentielle ont porté des avancées sociales à travers des amendements qui ont été conservés dans la version du texte transmise au Sénat.
« Des âges de départ anticipés entre 58 et 63 ans, pour les carrières longues »
De quels amendements voulez-vous parler ?
H. T. : Parmi ces amendements, le dispositif carrières longues a été conforté en créant des âges de départ anticipés entre 58 et 63 ans. Les groupes Renaissance, MoDem et Horizons ont proposé un amendement affirmant leur engagement commun pour les Français, qui ont commencé à travailler tôt. Une fois que l’âge de départ anticipé à la retraite sera atteint, l’assuré pourra bénéficier d’une retraite à taux plein s’il remplit les conditions de début d’activité au titre du dispositif carrières longues. Les efforts sont ainsi bien proportionnés à l’âge d’entrée dans la vie professionnelle et à la durée de cotisation.
Avec la majorité, vous êtes revenue à la charge sur la création d’un index senior, qui pourtant avait été rejeté, pourquoi ?
H. T. : Bien que les oppositions aient voté contre la création d’un index senior dans les entreprises, le texte transmis au Sénat intègre cet amendement de la majorité, qui a pour enjeux d’identifier les inégalités, de les mesurer et de les corriger. Cet index rend ainsi obligatoire la publication par les entreprises d’au moins 50 salariés d’indicateurs de suivi de la politique de recrutement et de maintien en emploi. En assurant la transparence et en valorisant les bonnes pratiques, l’index senior est un outil majeur, demandé par les partenaires sociaux, pour renforcer l’emploi des plus de 50 ans dans notre pays.
Dernièrement, vous faisiez part d’un amendement que vous souhaitiez porter en faveur des sapeurs-pompiers volontaires ; qu’en est-il ?
H. T. : À titre personnel, je me réjouis de voir mon amendement, qui introduit une bonification pour la retraite accordée aux sapeurs-pompiers volontaires, être repris dans le texte du gouvernement. Respectueux des demandes de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), cet amendement introduit une bonification de trois trimestres après dix ans de services en tant que sapeur-pompier volontaire, majorée d’un trimestre supplémentaire tous les cinq ans.
Propos recueillis par JEAN-CLAUDE BONNEMÈRE