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Réforme des retraites : deuxième semaine à l’Assemblée, les syndicats font monter la pression

Eexamen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, le 8 février 2023 à Paris.
Examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le 8 février 2023 à Paris. (©AFP/Archives/JULIEN DE ROSA)

L’Assemblée nationale reprend lundi 13 février 2023 après-midi l’examen tumultueux de la réforme des retraites, sous la pression de la rue et des syndicats, qui agitent la menace d’une « France à l’arrêt » le 7 mars.

Les débats redémarrent à 16 h au Palais-Bourbon, après une première semaine au ralenti secouée par les invectives et les accès de tension dans l’hémicycle, jusqu’à l’exclusion pour 15 jours d’un député insoumis pour un tweet polémique sur le ministre du Travail Olivier Dussopt, porteur de la réforme.

Les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture, que les députés aient ou non achevé l’examen du projet de loi, qui partira par la suite au Sénat. Les débats seront rythmés, jeudi, par une cinquième journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.

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« Spectacle lamentable » à l’Assemblée

Noyés sous les 15 800 amendements restants, les députés atteindront-ils au moins l’article 7 sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans ? C’est ce que réclament en choeur les syndicats.

Dimanche, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a dénoncé sur RTL la « connerie » de l’obstruction, visant La France insoumise à l’origine de la grande majorité des amendements déposés. Il a aussi déploré le « spectacle lamentable » à l’Assemblée, qui n’a « rien à voir avec la dignité du mouvement de la rue ».

Les secrétaires généraux de FO Frédéric Souillot (g), de la CFDT Laurent Berger (c) et de la CGT Philippe Martinez (d), lors de la 4e journée d'action contre la réforme des retraites, le 11 février 2023 à Paris.
Les secrétaires généraux de FO Frédéric Souillot (g), de la CFDT Laurent Berger (c) et de la CGT Philippe Martinez (d), lors de la 4e journée d’action contre la réforme des retraites, le 11 février 2023 à Paris. (©AFP/Christophe ARCHAMBAULT)

Côté mobilisation, la manifestation de samedi, plus familiale, a attiré entre 963 000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources, et conforte l’intersyndicale dans sa stratégie.

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« Paralyser et bloquer le pays, ce serait contre-productif »

Après la nouvelle journée d’action jeudi, elle agite le spectre, si le gouvernement et le Parlement devaient rester « sourds » aux revendications, d’une « France à l’arrêt » le 7 mars, après les vacances scolaires.

« Paralyser et bloquer le pays, ce serait contre-productif », a réagi la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé sur BFMTV dimanche, demandant aux syndicats de dialoguer « au-delà de la réforme des retraites sur la question du travail, de l’emploi ».

Manifestation contre la réforme des retraites à Bordeaux, le 11 février 2023.
Manifestation contre la réforme des retraites à Bordeaux, le 11 février 2023. (©AFP/THIBAUD MORITZ)

Car sur les retraites, chacun campe sur ses positions. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répété la ligne de l’exécutif dimanche:  « nécessité » du report de l’âge légal à 64 ans et « écoute » pour renforcer le dispositif « index senior » durant les débats parlementaires, afin de pousser les entreprises à garder les plus de 55 ans dans l’emploi.

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La question de l’index senior

C’est justement sur l’emploi des salariés âgés que les députés reprendront leurs travaux lundi, avec une rafale d’amendements dans tous les camps. L’index senior, « ça fait décoration, mais à la fin ça ne change rien à la philosophie », tacle l’écologiste Sandrine Rousseau.

La coalition Nupes compte ensuite défendre ses pistes de « financements alternatifs » pour les retraites, avec un nouvel appel à taxer les « superprofits » des plus grandes entreprises, un débat récurrent à l’Assemblée depuis l’été.

Manifestation contre la réforme des retraites, le 11 février 2023 à Paris.
Manifestation contre la réforme des retraites, le 11 février 2023 à Paris. (©AFP/Christophe ARCHAMBAULT)

Le camp présidentiel ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée, mais les premiers votes ont plutôt rassuré les macronistes sur les forces en présence dans l’hémicycle. La gauche mise sur l’endurance de la rue pour tenir tête au gouvernement.

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La crainte de l’extrême-droite

Samedi soir sur son blog, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a proposé aux syndicats, « une nouvelle convergence » avec « un appel à un rassemblement un samedi ou dimanche de mars pour entourer en masse l’action ».

Pour sa part, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, qui n’avait pas appelé à manifester, a jugé qu’après la mobilisation de samedi, « l’exécutif ne (pouvait) pas continuer à regarder ailleurs en refusant d’entendre les Français ».

La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen lors de l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, le 7 février 2023 à Paris.
La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen lors de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le 7 février 2023 à Paris. (©AFP/Archives/JULIEN DE ROSA)

Dans les rangs présidentiels, nombreux sont les députés à redouter que l’extrême droite profite de l’image renvoyée dans l’hémicycle. « La gauche bordélise et le RN reste sur sa ligne de gendre idéal », le risque que Marine Le Pen en profite et gagne des points dans la perspective de 2027 « terrorise pas mal de monde », relève une source parlementaire Renaissance.

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Source : © 2023 AFP

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