
Ce matin du samedi 11 février 2023, la place Pierre Sémard à Aurillac est noire de monde. 2500 personnes selon la police, ont manifesté contre la réforme des retraites discutée de façon houleuse en ce moment à l’Assemblée Nationale.
Dans les rues d’Aurillac tout s’est passé dans le calme. « C’est une première pour nous, en week-end », explique Thierry Couderc de FO. Pour Jérôme Donore de la CGT Cantal, « cette nouvelle mobilisation est une réussite totale, regardez le monde qu’il y a, c’est fou ! ».
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Le secrétaire départemental d’admettre que « c’est un peu plus compliqué de mobiliser en ce moment. Les gens sont en vacances ou en congés, mais on voit qu’aujourd’hui il y a quand même énormément de monde dans les rues ».
Du parvis de la gare, le cortège s’est élancé direction le Prisme, le boulevard de Lescudilliers, l’avenue des Prades, l’avenue des Pupilles. Arrivée Place Michel Crespin pour les discours syndicaux.
« Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n’en veut pas ! »
Familles, enfants, grands-parents, tous ont manifesté dans une ambiance bon enfant. Sous un soleil radieux, un papa monte son fils sur ses épaules, les chiens tenus en laisse sont de la partie. Marianne est venue avec son chien Oscar. « J’ai l’impression que cette manifestation est plus familiale qu’en semaine. Aujourd’hui, je suis venue avec mon chien, il est concerné lui aussi, si je perds trop d’argent à la retraite, il aura de moins bonnes croquettes », sourit-elle.
Un atelier « Pancartes » pour des revendications fournies
Une nuée de pancartes étaient de la manifestation. Un collectif s’est même créé pour les confectionner en amont des rassemblements. Ainsi, les insoumis du Puy Courny en collaboration avec le planning familial, sont de chaque manifestation contre la réforme des retraites, et organisent des ateliers « pancartes », toute aussi argumentées qu’originales.
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« On est de toutes les batailles, mais on défend surtout les avancées pour l’égalité hommes femmes dans le travail et dans la retraite, et là, avec ce projet de réforme, on a de quoi faire ! », souligne Marie-Christine, du collectif féministe éphémère 15.
Des formations politiques remontées
Le cortège abritait aussi des formations politiques comme la Nupes ou le PCF. Thierry et Pierre de la Nupes se disent première force de gauche du Cantal et relaient la parole aux côtés des écologistes, du PCF, du PS et de Générations. « Non. La retraite à 64 ans, ce n’est pas possible. Cela dit, nous sommes fiers de nos députés, Vincent Descoeur et Jean-Yves Bony qui fustigent l’un comme l’autre le projet de cette réforme. Maintenant, il faudrait que nos sénateurs leur emboitent le pas, pour faire reculer le gouvernement ».
Une grève reconductible est envisagée le 7 mars 2023.
Marie Boudon