
À Paris, les usagers de la Gare du Nord sont-ils en danger ? Menaces d’incendie, d’effondrement… Un rapport pointe différents risques de sécurité affectant le bâtiment, a révélé Le Parisien le 5 février 2023. La SNCF conteste la méthode et les conclusions du document.
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Des failles de sécurité ?
Déposé auprès des tribunaux administratifs et de commerce de Paris, ce rapport intervient dans le cadre du procès qui oppose SNCF gare et Connexion à la société Ceetrus. La filiale immobilière du groupe Auchan était responsable du projet de réaménagement de la gare du Nord StatioNord, qui a finalement été avorté à la suite, notamment, d’un dérapage financier.
Le rapport, commandité par Ceetrus, pointe l’existence de diverses failles de sécurité touchant aussi bien les passagers que le personnel ferroviaire : la passerelle Eurostar pourrait être sujette à un incendie. En cas de choc ferroviaire, les lignes des transiliens H et K seraient insuffisamment solides et risqueraient de s’effondrer sur les voies du RER situées en dessous. Enfin, un risque de chute serait réel sur la façade de la gare, au niveau du 112 rue de Maubeuge.
Des prévisions d’autant plus alarmantes qu’un bloc de pierres était déjà tombé sur les voies 34/35 en décembre 2022. « Les travaux de décroutage et d’étanchéité ont démarré cet automne. Les travaux se déroulent dans des conditions sécurisées (interruptions des voies) », indique à ce sujet la SNCF.
La SNCF dénonce un rapport « inexact et biaisé »
Le groupe conteste ce rapport, qu’il estime « inexact et biaisé » : « Ce document, utilisé de façon malveillante, n’est pas un travail d’expert, mais se base sur les seuls éléments à charge fournis par Ceetrus, sans visite sur le terrain, et sans vérification auprès des services de la SNCF. »
Le groupe dément tout risque d’incendie, invoquant des avis favorables remis par la Préfecture de Police de Paris. Elle assure également que les voies de transilien sont conformes, et qu’ »il n’a jamais été question d’effondrement de la gare de banlieue ». Enfin, la façade incriminée dans le rapport a fait l’objet de d’interventions de sécurisations et est régulièrement vérifiée, assure la SNCF.