
Deux mois après le scandale de la blague raciste, le pilier international italien Chérif Traoré est revenu pour la première fois sur le terrible évènement auquel il a été victime dans une interview pour le Daily Mail.
À l’occasion du Noël du club du Benneton (Trévise ; Italie), le 22 décembre 2022, le pilier international transalpin, d’origine guinéenne, a reçu un cadeau à connotation raciste de la part de ses coéquipiers. En effet, le joueur de la Squadra Azzurra (28 ans ; 10 sélections) a retrouvé une banane pourrie dans son paquet. Lui qui par le passé avait déjà été victime d’actes racistes à son encontre.
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Pas une première pour le club du Benneton
L’incident qui a secoué le rugby italien, n’est malheureusement pas une première pour le club de Trévise. En effet, dans l’interview, le joueur de 28 ans se rappelle avoir déjà eu écho d’une affaire similaire à la sienne.
J’ai déjà entendu une histoire similaire à la mienne, mais je ne me souviens plus qui. Encore une fois, les gens ont dit que ce n’était qu’une blague, mais il y a certaines choses dont il ne faut pas plaisanter.
À noter, dans un communiqué datant du 23 janvier 2023, le club italien était revenu sur l’affaire en informant que le pilier italo-argentin, Ivan Nemer, 11 sélections avec l’Italie, était le responsable des faits. Il est actuellement suspendu jusqu’au 30 juin 2023 sous réserve de l’organisme en charge de la sanction.
Un racisme ancré dans le sport italien
Le pilier, est également revenu sur les problèmes de racismes dans le sport italien, en prenant l’exemple de son frère ancien joueur professionnel de football en série A et B, victime lui aussi d’actes racistes : « Mon frère était un défenseur assez dur et dès qu’il avait le ballon à ses pieds, les gens faisaient des chants de singe. »
Une situation qui l’attriste profondément. Pourtant, Chérif Traoré reste positif et croit en une amélioration dans le monde du sport et plus précisément dans son monde à lui, le rugby. « La société évolue pour le mieux. Certaines choses ont changé. J’espère que ce que j’ai fait est un message pour tout le monde, pas seulement pour les sportifs. On ne peut pas cacher le racisme derrière des blagues. Le rugby, c’est mon travail, c’est ma vie, c’est tout ce que j’ai, et j’espère que tout le monde a compris mon message. »
Une vision optimiste, traduite par l’évocation d’un possible retour en équipe nationale de la part du joueur aux 10 sélections, saluant au passage le soutien de son sélectionneur lors de cette période difficile : « Kieran Crowley et tout le staff m’ont beaucoup soutenu, que ce soit en dehors ou sur le terrain ».
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