
Ils ont connu une histoire d’amour puis se sont séparés. Elle, française, âgée de 22 ans, donne naissance à une petite fille, après que le père l’a abandonnée.
Lui, camerounais, a 33 ans et est arrivé en France en 2015. En 2017, sa demande d’asile a été rejetée.
Un accord
Alors, en juillet 2020, le couple passe « un accord ». Lui se rend à la mairie de Dinan (Côtes d’Armor) pour reconnaître l’enfant, qui n’est pas le sien. « Le géniteur l’avait abandonné, elle était dans la merde » explique-t-il aux magistrats de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), jeudi 19 janvier 2023, devant qui il comparaît avec la mère.
Une carte de séjour ?
Etait-ce pour obtenir une carte de séjour plus facilement ?
C’est la question que se pose le tribunal. « Avant la reconnaissance, je m’occupais déjà de l’enfant », affirme le prévenu qui explique donner 50 euros par mois pour aider à élever la petite.
Lui donner un père ?
« Elle s’est rendue compte qu’il s’occupait bien de cet enfant. Quand ils ont discuté de l’avenir de cette petite fille, ils ont envisagé de lui donner un père », explique Me Bonfils qui affirme qu’il n’y a pas eu de volonté d’infraction pénale. « Cette reconnaissance n’est pas exclusivement faite pour obtenir un titre de séjour ».
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La jeune mère explique quant à elle avoir été « aveuglée par l’amour », et que si son co-prévenu s’occupait bien du bébé au début, les choses se sont gâtées.
Prison avec sursis
Ils ont finalement été condamnés tous les deux pour reconnaissance d’enfant pour l’obtention d’un titre de séjour ou la nationalité française : elle a trois de mois de prison avec sursis, lui à six mois avec sursis.
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