
En ce 14 février, synonyme de fête des amoureux, tous les Valentin du monde ont sans doute aussi droit à leur « bonne fête Valentin » (même si on la fête habituellement la veille). Alors qu’ils ne sont en aucun cas liés à ce jour célébré par les couples (qui le souhaitent).
Il en est un, par contre, à qui l’on doit ce jour. Selon le résumé de chercheurs paru en 2017 dans la revue Repertorio de Medicina y Cirugía, la Saint-Valentin est due à Valentin, originaire de Terni (Italie), un évêque qui vécut au IIe et IIIe siècle et termina sa vie en martyr.
Un saint encore célébré aujourd’hui dans la ville dont il est le patron, Terni, et dont les ossements reposent encore près de la basilique San Valentino.
Des mariages secrets
L’histoire de Valentin (Valentino en italien) est liée au règne de l’empereur romain Claudius II (ou Claude II le Gothique). Selon les récits, l’empereur Claude II interdisait aux soldats romains de se marier, au motif, selon lui, que le mariage « diminuerait gravement leur efficacité, leur force et leur manque de pitié sur le champ de bataille ».
C’était sans compter un évêque catholique (le fameux Valentin, de Terni, connu bien plus tard sous le nom de « saint Valentin »), qui se mit à organiser des cérémonies de mariage en secret. Selon l’unes des légendes qui l’entourent, cet amateur de roses et de fleurs odorantes en offrait aux fiancés en leur souhaitant une heureuse union.
Sauf que Claude II, qui n’était pas vraiment connu pour sa grande clémence (ni son amour pour les fleurs), ordonna l’arrestation de Valentin et le jeta en prison.
À lire aussi
- Saint-Valentin : comment parler de l’amour aux enfants ?

L’histoire d’un miracle
En prison, Valentin se trouve sous la vigilance du préfet Astérius, directeur de l’établissement pénitentiaire. Comme l’on attribuait également au prêtre de prétendus pouvoirs de guérison (notamment liés à l’épilepsie, voir l’encadré ci-dessous), il lui demande de guérir sa fille née aveugle, Julia.
Valentin place ses mains sur les yeux de Julia, prie Dieu et miracle… la fille retrouve la vue. Au passage, Valentin est tombé amoureux de Julia…
Selon la légende, c’est, pour Astérius, une révélation. Le geôlier et toute sa famille se convertissent alors au christianisme. Et il libère tous les chrétiens enfermés dans sa prison, dont Valentin.
Problème, l’histoire remonte aux oreilles de Claude II. Furieux, il ordonne la décapitation de Valentin et Astérius. Même si la date exacte n’est pas confirmée précisément, ils ont été probablement exécutés un 14 février, en 268, 269, 271, voire 273, les récits divergent.
Détail qui a son importance, selon la légende, avant son exécution, Valentin aurait écrit une lettre d’adieu à son amoureuse, Julia, fille d’Astérius, qu’il aurait signé « de ton Valentin ». Ce qui pourrait constituer la première lettre d’amour de la Saint-Valentin.
Saint Valentin, le saint patron de l’épilepsie
Saint Valentin n’est pas que le saint patron des amoureux, mais aussi celui de l’épilepsie. A l’époque en effet, cette maladie « incurable » était « comme la conséquence d’une malédiction ou le résultat d’une possession par des démons », selon le résumé de chercheurs paru en 2017 dans la revue Repertorio de Medicina y Cirugía.
En l’absence de remèdes, les malades ou leur famille se tournent vers la foi et les hommes d’églises.
Une quarantaine de saints sont ainsi associés à l’épilepsie, nommés saints convulsionnaires. Parmi eux, on retrouve saint Valentin, l’un des plus célèbres. A tel point qu’en France à l’époque on appelle l’épilepsie « maladie de saint Valentin », ou encore « peste de saint Valentin » en Allemagne.
À lire aussi
- Saint-Valentin : pourquoi la France importe autant les fleurs et pourquoi elles sont si difficiles à tracer
Une basilique en son honneur
Comment distinguer la légende de la véritable histoire de Valentin de Terni ? Difficile à dire.
Mais toujours est-il que le corps de l’homme est enterré par la suite à Rome, avant qu’il ne soit exhumé et transporté dans la ville de Terni, dont il devient le saint patron. Une basilique y est alors construite en son honneur, auprès de laquelle les restes de Valentin reposent toujours.
La basilique San Valentino de Terni, qui se trouve à l’extérieur du centre historique de la ville, est un haut lieu de pèlerinage qui continue d’accueillir des visiteurs, notamment lors des célébrations spéciales de la Saint-Valentin.
« Des milliers de croyants et de pèlerins visitent chaque année la basilique de Terni et parmi eux se distinguent de nombreux couples, fiancés ou jeunes mariés qui demandent la bénédiction de saint Valentin », écrit la basilique San Valentino sur son site.

À lire aussi
- Saint-Valentin : Eugène et Gilberte sont amoureux depuis plus de sept décennies
Le patron de la Saint-Valentin
Pour que le récit de la vie de Valentin de Terni s’ancre dans l’histoire, il faudra tout de même attendre deux siècles après sa mort.
Selon les récits, mieux documentés, en 495 (ou 494), le pape Gélase Ier souhaite supprimer la fête païenne des Lupercales, célébrant l’amour et la fertilité et datant de la Rome antique.
Il veut la remplacer par une fête chrétienne moins dépravée, en l’honneur de saint Valentin. Ce sera donc la Saint-Valentin, une fête célébrée le 14 février, jour de sa mort.
Et en 1496, le pape Alexandre VI le canonise et en fait officiellement le saint patron des amoureux. Un saint patron qui finit décapité, est-ce pour cela que l’on dit que l’amour fait perdre la tête ? Ça, c’est une autre histoire.