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Santé : les propositions de la sénatrice Émilienne Poumirol pour en finir avec les déserts médicaux

La sénatrice Emilienne Poumirol a travaillé sur une série de propositions visant à lutter contre la désertification médicale.
La sénatrice Émilienne Poumirol a travaillé sur une série de propositions visant à lutter contre la désertification médicale. (©Paul Halbedel – Voix du Midi Lauragais)

C’est une thématique loin de lui être étrangère, elle qui a sillonné pendant de longues années la campagne lauragaise avec sa mallette de médecin généraliste. Membre du Sénat depuis 2020, Émilienne Poumirol (Parti socialiste) siège au sein de la commission des Affaires sociales où elle est en première ligne sur de nombreuses problématiques liées à la santé.

Au cours des dernières semaines, l’élue de Donneville a ainsi mené plusieurs combats autour de questions comme la désertification médicale, la pénurie de médicaments ou encore le ratio de soignants par patient à l’hôpital.

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Près de 6 millions de Français sans médecin traitant

Début décembre 2022, la sénatrice a ainsi déposé une proposition de loi intitulé « Rétablir l’équité territoriale face aux déserts médicaux et garantir l’accès à la santé pour tous ». Ce texte – rejeté par la majorité sénatoriale lors du vote qui a suivi son examen – part d’un lourd constat.

30 % de la population vit dans un désert médical. 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. Plus de 8 millions de Français ne peuvent consulter plus de deux fois par an, faute d’un praticien suffisamment proche de chez eux.

Émilienne PoumirolSénatrice de la Haute-Garonne

L’élue rappelle par ailleurs que parmi ces personnes privées de médecin traitant, figurent 657 000 personnes en affection de longue durée. « Pour celles-ci, cette question est encore plus vitale », alerte-t-elle.

Nos concitoyens ne trouvent pas les rendez-vous nécessaires ou ont peur de ne pas les trouver et de perdre des chances de guérison. Les médecins quant à eux voient les listes de patients s’allonger, se retrouvant de plus en plus dans l’obligation d’en refuser, tandis que les élus locaux multiplient les projets pour attirer les médecins. 

Émilienne Poumirol

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Elle appelle à des « mesures courageuses »

Si l’élue du Lauragais est consciente qu’il n’existe pas de « réponse miracle » à la problématique des déserts médicaux, elle appelle les décideurs à des « mesures courageuses » et à un « fort volontarisme politique » sur ce sujet.

Dans sa proposition de loi élaborée après audition de professionnels de santé, étudiants en médecine ou encore associations de coordination en santé, Émilienne Poumirol met sur la table quelques idées pour lutter contre la pénurie de médecins généralistes observée dans les territoires ruraux, mais aussi dans certains quartiers urbains. « Ces mesures concrètes peuvent, pour certaines dès 2023, augmenter significativement le temps médical disponible pour les patients dans nos territoires et donc l’accès aux soins de premier recours qui permettra également de désengorger les services d’urgence », assure-t-elle.

Une année de professionnalisation dans les déserts médicaux

La sénatrice milite ainsi pour une année de professionnalisation obligatoire dans les déserts médicaux pour les médecins généralistes en fin de formation, après l’internat. « Cette mesure permettrait d’irriguer nos territoires de 35 à 40 médecins généralistes par département dès 2023 », indique-t-elle.

Contrairement à ce que le Gouvernement a inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, cette année d’exercice en zone sous dense ne serait pas facultative mais une obligation. Elle ne pourrait se faire qu’en médecine de ville et pas à l’hôpital, même à titre dérogatoire. Elle ne serait pas comprise dans l’internat pour que ces jeunes médecins soient rémunérés à la hauteur de leur travail et de leur investissement. Il ne s’agit pas de leur faire porter la responsabilité de la situation, mais de leur demander de participer à l’effort collectif en reconnaissant, en contrepartie, cet effort à sa juste valeur.

Émilienne Poumirol

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En finir avec l’isolement des médecins

L’élue de Donneville appelle également à rendre obligatoire l’exercice coordonné de la médecine de premier recours. « Il s’agit de rompre avec l’exercice habituel de la médecine tel que nous le connaissons depuis des décennies. Les jeunes médecins ne veulent plus exercer comme leurs prédécesseurs, seuls dans leur cabinet. Ils sont demandeurs d’une pratique plus collective », insiste la sénatrice.

« Cet exercice devra être souple : de la simple convention d’équipes de soins primaires à la maison de santé pluriprofessionnelle. Toutes les organisations permettant de dégager du temps médical devront être accessibles afin que chaque médecin puisse trouver la solution d’installation qui lui convient », poursuit-elle.

Obligation de garde pour les médecins libéraux

Émilienne Poumirol propose également d’autres mesures comme « rétablir l’obligation de garde des médecins libéraux » qui a été supprimée en 2002 :

En 2021, seuls 38 % des médecins – toujours les mêmes – participaient à la permanence des soins ambulatoires, laissant l’hôpital, engorgé, comme seul recours pour nombre de nos concitoyens. Nous devons renouer avec une obligation par bassin de vie mais en concertation avec les professionnels et les établissements de santé. Là aussi, ce sont eux qui sont les plus à mêmes de définir, en fonction du contexte local, l’organisation la plus adaptée et la plus efficiente.

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Durcir les conditions d’installation des nouveaux médecins

La sénatrice de Haute-Garonne appelle par ailleurs à réguler l’installation des nouveaux médecins. « Ainsi, un nouveau médecin libéral ne pourra être conventionné qu’à la cessation d’activité d’un médecin de la même zone, hors zones tendues. Cela prépare l’avenir, tout en étant peu contraignant au regard des nombreux départs à la retraite à venir », assure-t-elle.

Dernière proposition faite par Émilienne Poumirol : « aider financièrement de la même manière l’exercice libéral et salarié en maison de santé ». Pour l’élue, l’octroi des aides conventionnelles visant à encourager l’installation de professionnels ou le maintien de leur activité dans des zones sous-dotées, ne peut en effet différer selon ce critère. « Ces aides ne sont pas systématiquement défavorables aux centres de santé, mais les médecins libéraux sont favorisés. Mettons un terme à cette inégalité de traitement, au détriment des centres de santé », clame la sénatrice.

Pénurie de médicaments

Ces dernières semaines, Émilienne Poumirol est aussi montée au créneau sur le sujet de la pénurie de médicaments observée depuis plusieurs mois. En janvier, elle a ainsi interpellé le ministre de la Santé, François Braun, dans le cadre des questions d’actualité au Gouvernement. « Les pénuries et tensions sur les médicaments n’ont jamais été aussi fortes, en particulier sur les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Et à l’hôpital, certains anticancéreux manquent, obligeant à choisir les patients pouvant en bénéficier. C’est une perte de chance inadmissible pour les patients. Et d’autres pénuries de médicaments aussi courants que le paracétamol ou l’amoxicilline obligent les pharmaciens à délivrer les boîtes au compte-gouttes », a-t-elle regretté, invitant l’État à mettre en place une « politique volontariste forte » afin de « retrouver une production en France ou pour le moins en Europe ». Une pénurie de médicaments qui, pour la sénatrice, devient « un problème majeur de sécurité et de souveraineté nationale ». Notons que le 1er février, une commission d’enquête a d’ailleurs été créée pour plancher sur cette thématique de la pénurie de médicaments et s’intéresser notamment au modèle économique de l’industrie du médicament. La sénatrice PS du Lauragais en est l’une des vice-présidentes.

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