Un peu plus d’un an après les faits et après avoir été renvoyée cinq fois, l’affaire de l’incendie criminel qui avait dévasté dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2022 trois logements rue Aristide Briand à Château-du-Loir, a été jugée par le tribunal correctionnel du Mans le 8 février 2023.
L’incendie, d’une grande ampleur n’avait heureusement fait aucune victime.
Quelques jours plus tard, les gendarmes avaient arrêté deux personnes, une jeune femme de 19 ans et un homme de 32 ans. Ils avaient été placés en détention.
« Je ne pensais pas que ça irait si loin »
Devant le tribunal le 8 février 2023, seul le prévenu de 32 ans était présent.
Il comparaissait libre, son état de santé n’étant pas compatible, avec une détention.
De taille moyenne, les traits tirés, affaibli et vêtu d’une tenue de sport, l’homme aux 13 mentions sur son casier judiciaire a reconnu avoir jeté une allumette cette nuit-là sur un canapé, dans l’appartement qu’il avait vandalisé et cambriolé avec la jeune femme.
« Moi je ne pensais pas que ça irait si loin », a-t-il déclaré en soupirant avant d’ajouter : « je regrette et je voudrais m’excuser sincèrement ».
L’homme se défausse sur l’autre prévenue, absente, et la présente comme le cerveau de l’affaire.
« J’ai tout perdu »
Présentes également au tribunal, de nombreuses victimes ont pris la parole. Une d’entre elles a raconté comment elle a échappé aux flammes par miracle, son détecteur de fumée n’ayant pas fonctionné.
« Au final, j’ai réussi à m’en sortir vivante, mais j’ai tout perdu », a-t-elle conclu.
Un autre homme, a été moins clément envers les prévenus, et a exprimé sa colère avant d’ajouter : » Moi je n’y crois pas, au coup de l’allumette « .
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» Vous avez à juger le dossier de l’inconséquence et de la lâcheté » a déclaré le procureur à la suite des avocats des parties civiles qui ont demandé des dommages et intérêts pour leurs clients.
« Couple maudit »
Maitre Delphine Bedouet, l’avocate du prévenu a demandé une peine adaptée pour son client qui a formé avec sa coprévenue « un couple maudit » marginal et à la dérive.
« Votre sanction doit être ferme dans le quantum et pas dans la détention », a-t-elle ajouté.
Quant à Maitre Aouatef Braber, l’avocate de la prévenue, elle a justifié l’absence de sa cliente et demandé une peine adaptée pour cette dernière qui a déjà été en détention préventive pendant deux mois.
Prison ferme
Les prévenus ont été reconnus coupables des faits reprochés. Le trentenaire a été condamné à une peine de 4 ans de prison dont trois ferme, avec mandat de dépôt à effet différé.
Quant à la jeune femme de 19 ans, elle est condamnée à une peine de deux ans de prison, dont 10 mois sous bracelet électronique, compte tenu des deux mois de prison déjà exécutés.
Solidairement responsables, ils devront par ailleurs verser des dommages et intérêts aux victimes.
