Home En bref Sécheresse à Perpignan. Ces images du barrage de Vinça inquiètent : « C’est gravissime »
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Sécheresse à Perpignan. Ces images du barrage de Vinça inquiètent : « C’est gravissime »

Le barrage de Vinça, ce week-end.
Le barrage de Vinça, ce week-end. (©DR)

Mois après mois, la sécheresse s’installe dans les Pyrénées-Orientales. Après des précipitations bien insuffisantes début février, un nouvel anticyclone a apporté un temps particulièrement ensoleillé et doux, ces deux dernières semaines.

Incendies inhabituels autour de Perpignan, cours d’eau et lacs au plus bas… à l’aube d’un été 2023 particulièrement redouté, la situation est déjà critique. Ce week-end, des photos du barrage de Vinça viennent conforter ces inquiétudes.

Pyrénées-Orientales : le lac de Vinça au plus bas

Comme l’Agly au mois de décembre, c’est au tour du plus grand fleuve des Pyrénées-Orientales de montrer des signes de faiblesse. Pourtant alimentée par la fonte des neiges, l’eau coule de moins en moins dans la Têt

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Les rares pluies (et chutes de neige) de ces derniers mois, en plaine comme en montagne, n’ont rien changé. Bien au contraire, alors que 2022 était déjà une année inédite, le département connaît toujours un déficit hydrologique sans précédent :

Les précipitations de ces 11 derniers mois à Perpignan

– Avril 2022 : 45,1mm (-23%)
– Mai 2022 : 5,6mm (-88%)
– Juin 2022 : 12,6mm (-50%)
– Juil. 2022 : 4,2mm (-66%)
– Août 2022 : 2,6mm (-90%)
– Sept. 2022 : 44,1mm (+15%)
– Oct. 2022 : 19,9mm (-74%)
– Nov. 2022 : 16,2mm (-73%)
– Déc. 2022 : 12,6mm (-79%)
– Jan. 2023 : 19,5mm (-70%)
– Fév. 2023 : 18,7mm (-63%, en cours)

Total des 11 derniers mois : 201,1mm (Moyenne : 517,3mm soit -61%)

* Entre parenthèses, l’écart avec les moyennes mensuelles

Il y a quelques jours, un comparatif satellite entre février 2022 et février 2023 est venu confirmer l’état du barrage de Vinça :

Deux fois moins de débit que la normale

D’autres chiffres viennent appuyer ce constat de sécheresse qui n’épargne pas la Têt, celui du débit du fleuve à Rodès, le point de référence en aval du barrage. Selon Hydroportail, le débit moyen mensuel de la Têt à cet endroit est de 7,77m³/s en février, sur les dix dernières années.

Or, depuis le début du mois, le débit du fleuve est compris entre 2,02 et 3,25m³/s, soit deux à trois fois moins que la normale.

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L'eau se fait de plus en plus rare dans la Têt.
L’eau se fait de plus en plus rare dans la Têt. (©DR)

« D’ici la fin du mois de mars… »

Joint par Actu Perpignan, George Puig, conseiller municipal délégué à l’hydraulique à la Ville de Perpignan ne cache pas son désespoir : « C’est gravissime », lance-t-il. « On risque de ne plus avoir assez d’eau dans les canaux. Le renouvellement des nappes phréatiques, et notamment celle de Saint-Féliu-d’Avall, qui alimente Perpignan, est aussi menacé », poursuit celui qui est également viticulteur.

Du côté des agriculteurs, justement, l’inquiétude est totale. Comme nous le partage Éric Hostalnou, chef de service Fruits & Légumes à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales :

Il n’y a pas encore d’impact réel, car les arbres n’ont pas encore connu leur fleuraison. Mais d’ici la fin du mois de mars, ces derniers auront besoin d’eau. C’est très inquiétant. Il faudrait des pluies importantes chaque semaine pour rattraper ce déficit.

Éric HostalnouChambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales
Si le barrage de Vinça est habituellement au plus bas au coeur de l'hiver, le niveau a rarement été aussi critique.
Si le barrage de Vinça est habituellement au plus bas au cœur de l’hiver, le niveau a rarement été aussi critique. (©DR)

« On se dirige vers des pertes agricoles »

« Les sols sont très secs. Et si on n’arrive pas à satisfaire ces arbres, on se dirige vers des pertes agricoles », poursuit Éric Hostalnou. Quant à la question d’une évolution prochaine de l’agriculture dans les Pyrénées-Orientales, ce sujet reste complexe.

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« Ce n’est pas tout de produire, il faut vendre. Aujourd’hui, le Pays catalan est reconnu pour certaines cultures. Si on se met tous à faire des figues de barbarie ou des pistaches… Il y a des évolutions, mais ce sont des mutations lentes. La sécheresse nous dépasse un petit peu, malheureusement », conclut-il, un œil rivé sur les prévisions météo des prochaines semaines, lesquelles s’annoncent déterminantes.

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