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Seconde guerre mondiale. Quand Toulouse était le capitale de la résistance juive

Les maquisards de l’OJC au maquis de Lespinassier, près de Labastide-Rouairoux.
Les maquisards de l’OJC au maquis de Lespinassier, près de Labastide-Rouairoux. (©DR)

L’Armée juive, organisation très importante dans l’histoire de la résistance durant la Seconde guerre mondiale, est indissociable de Toulouse

C’est dans la Ville rose qu’en août 1940, David et Ariane Knout, Abraham et Génia Polonski, tous issus du sionisme révisionniste se regroupent pour fonder La Main forte. Cette organisation secrète, dont le nom est tiré du livre de l’Exode – « L’Eternel nous a fait sortir du pays d’Egypte d’une main forte » – se fixe un double objectif : combattre les Nazis et les collaborationnistes, et chasser les Britanniques de Palestine en vue de créer un État juif.

À lire aussi

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Depuis la synagogue Palaprat de Toulouse

Chaque nouveau membre, recruté le plus souvent à la synagogue Palaprat, doit prêter serment sur le drapeau bleu et blanc (le futur drapeau d’Israël) et sur la bible, et réciter le serment suivant : « La main droite sur le drapeau bleu et blanc, je jure fidélité à l’Armée Juive et obéissance à ses chefs. Que revive mon peuple, que renaisse l’Etat d’Israël : la liberté ou la mort ! ».

Durant les premiers temps, ils se bornent essentiellement à apporter des secours aux détenus des camps d’internement de la région et à fabriquer des faux-papiers dans l’arrière-salle du Comptoir des pièces détachées situé rue du Rempart Saint-Etienne (tout près du commissariat central de manière à surveiller les va-et-vient de la police de Vichy).

Polonski et Lublin, les fédérateurs

Fin 1941-début 1942, l’organisme change de dimension et prend le nom d’Armée juive (AJ) puis l’année suivante celui de l’Organisation juive de combat (OJC) qui sera reconnue au printemps 1944 comme mouvement de Résistance par le Comité de Libération nationale de Toulouse. David Knout, menacé par la Gestapo, doit la mort dans l’âme s’exiler en Suisse.

La direction est alors resserrée autour d’Abraham Polonski et de Lucien Lublin, un dirigeant sioniste démobilisé.

Les deux ingénieurs mettent en place des corps francs à Toulouse ainsi qu’à Paris, Nice et Lyon, afin de multiplier les actes de guérilla urbaine à l’instar des Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), unités de la résistance communiste. Ils constituent également des filières de passage pour rejoindre l’Espagne, à partir de la Ville rose (Toulouse-Andorre-Lérida) et arrivèrent à fédérer de nombreux groupes de sauvetage d’enfants juifs, comme l’Oeuvre de secours aux enfants (OSE), le Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) ou encore les Eclaireurs israélites de France (EIF)

Maurice LugassyCoordinateur régional du Mémorial de la Shoah

Dans les maquis du Tarn

À partir de 1943, l’OJC, qui bénéficie des fonds octroyés par l’antenne européenne de l’American Jewish Joint Distribution Committee (Joint), la plus grande organisation humanitaire juive au monde, intensifie encore davantage ses activités.

Dans la région, par l’intermédiaire du résistant belge Raoul Léons, responsable d’un des secteurs de l’Armée secrète (AS) du Tarn, elle rejoint en novembre le maquis du Rec, avant de fonder ses propres maquis sionistes près d’Albans puis à côté de Labastide-Rouairoux, et de participer à la libération de Castres ou encore de Mazamet.

Mathieu Arnal

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