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Seine-et-Marne : un détenu menace la présidente de l’Assemblée nationale pour être libéré

Le palais Bourbon en bord de Seine.
Un détenu de la prison de Meaux-Chauconin a menacée la présidente de l’Assemblée nationale. ©Adobe Stock

Vendredi 3 février 2023, Rida a été extrait du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin pour être présenté une nouvelle fois aux juges. Il a intégré le box sous bonne escorte.

Il devait répondre de deux infractions commises à un mois d’intervalle fin 2022 : violation d’une interdiction de contact et violence sur un personnel de l’administration pénitentiaire.

Pour bien comprendre la première accusation portée contre Rida, il faut remonter un peu dans le temps.

Il se prétend victime d’un complot

En septembre 2022, l’homme de 32 ans est déjà incarcéré à Meaux-Chauconin. Par téléphone, il appelle le bureau de la présidence de l’Assemblée nationale et exige une enquête parlementaire sur ses conditions de détention.

Sa requête se transforme très vite en propos menaçants destinés aussi à la présidente Yaël Braun-Pivet. Pour obtenir satisfaction, il menace de « prise d’otages avec des armes de guerre » et « d’attentats pires qu’en 2005 ».

Ensuite, il renouvelle son appel visant cette fois le secrétariat de la Commission des lois du Sénat.

Suite aux plaintes déposées, Rida a été jugé lundi 31 octobre 2022. Sans attendre d’avoir la parole, il a demandé le report de son affaire et le dessaisissement des juges de Meaux évoquant « un conflit d’intérêts entre magistrats de Meaux et membres du gouvernement ».

Puis il s’est lancé dans un monologue sur son état de santé – tumeur au cerveau, métastases, déformation de la boîte crânienne – et sur son emprisonnement présenté comme « une séquestration avec actes de barbarie ».

« Cela fait six ans qu’on essaie de m’assassiner en me privant de soins ».

Ses manœuvres dilatoires ne lui ont pas permis d’échapper à la justice. Son parcours judiciaire avec « douze condamnations pour violences et une pour apologie du terrorisme », comme l’a rappelé le représentant du ministère public, l’ont desservi.

Il a été condamné à dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt, interdiction de paraître à l’Assemblée nationale et de contacter sa présidente. Mais ce n’est pas fini.

Le prévenu fait son show 

Dimanche 13 novembre 2022, malgré sa condamnation, Rida a envoyé un courrier à Yaël Braun-Pivet dans lequel il revendique le statut de lanceur d’alerte. Il réclame aussi la modification de la Constitution et le retrait de sa plainte pour la précédente affaire. 

C’est dans ce contexte que se déroulent les deux dernières audiences, le 4 janvier puis le 3 février. A la première, il a fallu six policiers pour l’extraire de la cour et tenter de le calmer. Mais dès son retour dans la salle, il s’est répandu en injures.

Un mois après, Rida a d’abord refusé de se lever « à cause de fractures causées au crâne par les surveillants qui [lui ont] écrasé la tête ». Il a tenté d’accaparer la parole avec des propos en boucle sur sa détention, sur les mauvais traitements, sur la capacité des magistrats meldois à le juger en s’érigeant en donneur de leçon de Droit : « Je refuse d’être jugé par vous. Vous devez juger ma demande de votre dessaisissement ».

Ne réussissant pas à faire taire le prévenu et à faire cesser les injures, le président d’audience a demandé son expulsion. Rida ne l’a pas accepté de bon gré, obligeant quatre surveillants à le forcer à s’exécuter tandis qu’il s’accrochait aux vitres.

Il agresse un agent de la pénitentiaire 

Pendant son absence, un second dossier, adjoint par le Parquet, a été instruit. Il mettait en cause Rida pour avoir exercé un geste violent sur un surveillant. La scène s’est déroulée mardi 13 décembre 2022, au dépôt de la Cour d’Appel de Paris.

Ayant décidé de ne pas sortir de la cellule, il s’est débattu à l’approche des gardiens et a asséné un coup de poing à la mâchoire gauche de l’un d’eux.

Admis à revenir, Rida a pu assister aux réquisitions de la procureure de la République. Avant de demander une peine sévère, elle a souligné son problème avec l’autorité et son refus de respecter la loi française.

Les juges ont suivi le ministère public et condamné Rida à 15 mois de prison assortis du maintien en détention. Il devra à nouveau se plier à une interdiction de contact avec Yaël Braun-Pivet et verser 500€ à l’agent pénitentiaire.

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