Par Sudouest.fr avec AFP
Le PKK a dit indispensable de mobiliser tous ses moyens après la catastrophe causée par le séisme meurtrier de lundi. « Des milliers de nôtres sont encore sous les décombres », a annoncé l’organisation, considérée comme terroriste en Turquie
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a décidé vendredi 10 février la suspension temporaire de ses « opérations » en Turquie après le séisme, a annoncé un responsable militaire du groupe. « Arrêtez les opérations dans les villes en Turquie. Nous avons décidé de ne conduire aucune opération tant que l’État turc ne nous attaque pas », a déclaré Cemil Bayik, un haut responsable du mouvement, cité par l’agence Firat, proche du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
« Le séisme a provoqué une grande catastrophe. […] Des milliers de nôtres sont encore sous les décombres. […] Tout le monde se doit de mobiliser tous ses moyens », a affirmé ce responsable de haut rang.
« L’attitude de l’État turc sera décisive »
Le PKK, qui mène depuis 1984 une lutte armée contre l’armée turque, est classé comme une organisation terroriste par Ankara, les États-Unis et l’Union européenne. L’armée turque conduit régulièrement des opérations contre le PKK en Turquie, mais aussi contre ses bases en Irak et cible les Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie, alliée des États-Unis dans la lutte contre les djihadistes de Daech mais accusées par la Turquie d’être affiliées au PKK.
« Notre décision est valable jusqu’au soulagement de la peine de notre peuple et à la guérison de ses blessures. Bien sûr, l’attitude de l’État turc sera décisive », a ajouté Cemil Bayik. Les autorités turques n’ont pas immédiatement réagi. Ankara avait attribué au PKK et aux YPG l’attentat qui a frappé le 13 novembre dernier le cœur d’Istanbul, faisant six morts et plus de 80 blessés. Les deux mouvements avaient aussitôt démenti toute implication. La Turquie bloque aussi depuis mai l’entrée de la Suède -ainsi que de la Finlande- dans l’Otan, l’accusant d’héberger sur son territoire des membres du PKK.
Quatre jours après le violent séisme, le bilan est lourd en Turquie et en Syrie : 21 700 personnes ont perdu la vie et les chances de retrouver des survivants sont désormais très minces