
Basée au Pallet (Loire-Atlantique), l’Association des Amis de la Sèvre nantaise et affluents a présenté le travail mené par la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins (FFAM).
« Persuadée de l’intérêt général » du patrimoine, la structure nationale, à laquelle est affiliée l’association du Vignoble nantais, a évalué le potentiel hydroélectrique des moulins à eau en France.
Pour déterminer le potentiel des moulins, la Fédération a utilisé la base de données du référentiel obstacle à l’écoulement (ROE).
La base de données d’Etat comprend un inventaire géolocalisé des ouvrages hydrauliques des rivières. Et mise à jour depuis 2009.
Selon l’étude, il serait possible :
De relancer près de 36 000 moulins représentant une puissance qui s’approche celle d’un réacteur nucléaire, soit 900 MW. Le patrimoine de nos rivières pourrait couvrir à minima la consommation électrique d’1,3 million de personnes.
490 moulins équipables dans le 44
L’étude a fait une analyse du potentiel hydroélectrique département par département.
Ainsi, en Loire-Atlantique, 490 moulins « seraient équipables », selon l’étude.
Et 347 en Vendée. La puissance cumulée sur ces deux départements dépasserait les 18 000 kW.

Dans le cadre de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, l’association a mené des actions auprès des parlementaires, pour que le sujet de l’hydroélectricité soit pris en compte. Sophie Errante, la députée du Vignoble nantaise, a ainsi été interpellée.
La mobilisation n’a pas eu d’effet. Le sujet est tombé à l’eau.
« La question de l’hydroélectricité n’a pas été abordée », souligne Jean-Luc Salvat, président des Amis de la Sèvre nantaise et affluents qui n’a pas eu de retour de la députée de la circonscription.
Pour le maintien des chaussées de rivières
Depuis douze ans, l’association se bat aussi pour le maintien des chaussées des rivières.
Un combat lancé il y a douze ans avec la lutte contre l’expérimentation de l’ouverture des vannes sur deux ouvrages au Pallet ; le moulin des Ronces et le Pé de Vignard.
Expérimentation, « toujours en cours », menée dans le cadre de la continuité écologique, une libre circulation des espèces définie comme priorité nationale traduite dans la Directive cadre sur l’eau.
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« Ces vannes cassées n’ont jamais été remises en question. Alors qu’il n’y a jamais eu d’étude d’impact », poursuit le Pallet.
« Toutes les eaux polluées s’en vont rapidement à la mer », déplore le président.
Le sujet est d’autant plus d’actualité que l’association pointe le sévère épisode de sécheresse qui a touché le bassin de la Sèvre nantaise l’été dernier.
Toute l’eau qu’on pourrait garder l’été est envoyée. Ce n’est pas en vidant nos rivières que l’on aura une vie piscicole.
Tout en pointant la mauvaise qualité de l’eau, l’association évoque aussi l’abaissement du niveau d’eau qui « fragilise les berges.
Résultat, les arbres tombent. C’est le cas en bas de chez moi », montre le président dont la maison surplombe la Sèvre nantaise.