
À force d’avoir des PV de stationnement, Simon* qui réside dans le centre-ville centre de Bayeux (Calvados), a fini par prendre en grippe les agents municipaux, et jusqu’au maire de la commune. C’est ce sentiment de frustration et ses conséquences qui l’a amené en correctionnelle mardi 7 février 2023.
Mardi 7 février, Simon (34 ans) a comparu en correctionnelle pour outrages à personnes chargées de mission de service public jeudi 3 février 2022 à Bayeux. Deux agentes municipales se sont constituées parties civiles ainsi que le maire de la commune.
« Métier de merde, connard de maire ! »
« On peut être énervé au point de dire des choses qu’on ne voulait pas dire », tente de se justifier le prévenu à la barre. C’est vrai que ce jour-là, énervé, Simon l’était particulièrement et ça faisait un moment que ses nerfs menaçaient de lâcher.
Résidant en ville, il refusait de payer ses stationnements et était donc régulièrement verbalisé. Alors, il adressait des reproches par mail au maire. « Les véhicules de la mairie ne sont jamais verbalisés eux ! » Une réunion lui avait été proposée à laquelle il ne s’est pas rendu.
« Je vous déteste tous ! »
Ce jour-là, à la vue de deux agentes de surveillance de la voie publique le verbalisant une fois encore, ses nerfs vont lâcher. « Vas y ! Verbalise ! J’aurais honte à ta place de faire ce métier de merde ! T’es payé par l’autre connard de maire avec sa politique à la con ! Vous pouvez pas savoir à quel point je vous déteste tous ! » L’une des agentes tente de parlementer en vain. Sa collègue sera mortifiée par un geste de Simon mimant ses rondeurs.
Montée en puissance de la violence dans les mails
L’avocate des parties civiles estime dommageable que ce dossier arrive en correctionnelle. « C’est désagréable d’être verbalisé régulièrement quand on vit en centre-ville, mais aucune médiation n’a pu aboutir à l’époque, car il s’y refusait ».
La procureure abonde dans ce sens. « S’il s’était rendu à cette réunion, on n’en serait pas là. Il aurait su qu’il pouvait bénéficier de certains avantages. On sent dans les mails adressés au maire une montée en puissance de la violence ».
Simon écope de 400 € d’amende. Il devra s’acquitter de 400 € de préjudice moral pour chacune des deux agentes et de 200 € pour le maire. S’y ajoutent les frais d’avocat.
Simon prénom d’emprunt.