
C’était le conte de fées de la semaine… et l’effet papillon ! Initialement engagé dans un tournoi en Turquie annulé en raison du séisme, Titouan Droguet a trouvé in extremis une place en qualifs au Challenger de Cherbourg (Manche), remporté ce dimanche 19 février 2023 par l’Italien Giulio Zeppieri face au Français (7-5,7-6).
Petit changement, grandes conséquences : après avoir sauvé quatre balles de match pour son entrée en lice le dimanche 12 février, achevant son marathon (2 h 44) perclus de crampes, le Parisien avait enchaîné samedi 18 février une 6e victoire à Jean-Jaurès pour rallier la finale du Challenger, un niveau de compétition qu’il n’avait jamais atteint depuis le début de sa carrière.
Le tombeur de la tête de série n°2 (John Millman) au 1er tour a accédé ce lundi au meilleur classement de sa carrière (il est 247e mondial). Joueur complet, hyper solide en défense, il se révèle au public et à lui-même. Il raconte.
« Je suis arrivé ici en dernière minute »
« C’est une belle aventure. Je suis venu ici sans forcément de grandes ambitions, car ce n’était pas prévu dans ma programmation. Je devais faire un tournoi futures (3e division) en Turquie qui a été annulé. Je suis arrivé ici en dernière minute dans l’espoir de rentrer en qualifs et ça s’est bien goupillé. »
« Au premier tour des qualifs, j’étais fatigué, je descendais tout juste de l’avion et je suis très proche de sortir. Finalement, match après match, mon niveau augmente et je bats des supers joueurs. Je m’étonne ! Je n’avais pas du tout fait ma préparation sur dur, je devais uniquement faire des tournois sur terre battue. J’arrive à me prouver que je suis capable de bien jouer sur cette surface et je vais peut-être réfléchir à varier davantage », prévient ce grand gabarit (1,91 m), qui disputait sa deuxième demi-finale en Challenger.
Semaine « bonus »
Avant de poursuivre : « Je ne sais pas si on peut dire que ma carrière décolle, le chemin est encore long. En tout cas, je fais les efforts qu’il faut au quotidien pour progresser. C’est super de faire de tels tournois, jouer dans des stades comme ça, vivre des émotions énormes. 21 ans, ce n’est pas vieux, mais il y a déjà des joueurs bien meilleurs à cet âge-là ».
« Moi, je fais mon petit bonhomme de chemin. J’espère déjà me rapprocher cette saison des 230 premiers pour rentrer dans les qualifs de Grand Chelem. Je sens que je n’en suis pas loin. En attendant, c’est du bonus pour moi cette semaine. Je joue sans pression, sans attentes de résultats, sans me prendre la tête, et c’est comme ça qu’on devrait jouer tout le temps. »